LE TEMPS - Le ministre du commerce avait promis que la question de la pénurie de farine et de semoule devait être réglée, depuis dix jours, mais il semble qu'il n'a pas tenu sa parole et que la spéculation et la corruption a eu le dessus. La pénurie persiste et aucun épicier, n'importe où sur le territoire national n'a été approvisionné en ces matières premiers, sauf si, bien sûr que tout le monde a opté pour le marché parallèle. Le constat de cette pénurie persistante a été fait par le président de l'Organisation Tunisienne pour informer le consommateur (OTIC), Lotfi Riahi qui a souligné, hier, que plusieurs régions de l'intérieur du pays souffrent d'une pénurie de farine et de semoule, notamment dans les gouvernorats de Kasserine, Gafsa, Médenine et Tataouine. Il a fait savoir que l'OTIC a reçu plusieurs réclamations de la part des citoyens, à ce propos, soulignant que ces deux produits sont considérés indispensables, notamment dans ces régions où le nombre de boulangeries est très limité, et les habitants fabriquent leur pain à domicile. Riahi a pointé du doigt la frénésie d'achat qui s'est emparée de nombreux citoyens, et surtout le problème de "la spéculation ciblant des produits alimentaires, qui s'est largement propagée, ces derniers jours, dans les différentes régions de la Tunisie, en raison de cette conjoncture délicate, caractérisée par la propagation du Coronavirus". Et d'ajouter "Bien que les directions régionales de contrôle économique ont intensifié les campagnes d'inspection et de contrôle, en coordination avec les services de sécurité et de la garde nationale, ils n'ont pas pu faire face à ce problème". Il a toutefois, souligné que "les services de contrôle ont quand même, mis en échec des opérations de contrebande, visant à acheminer des produits alimentaires vers l'Algérie". Pour rappel, le ministre du commerce, Mohamed Msilini, avait annoncé, jeudi, que son département avait effectué près de 15 mille opérations de contrôle depuis le 1er mars, ce qui a permis de saisir 230 tonnes de produits alimentaires et 10 mille litres de lait qui sont commercialisés dans les circuits illégaux. La directrice générale du commerce intérieur, Karima Hammami, avait précisé, pour sa part, que le ministère du Commerce a augmenté le quota mensuel de blé dur mis à la disposition des professionnels (notamment les minoteries), de 10% (soit environ 100 mille quintaux supplémentaires) et de blé tendre de 5% (50 mille quintaux ), et ce, afin améliorer l'approvisionnement du marché. Le blé dur étant destiné à la fabrication de semoule et de couscous, essentiellement, et le blé tendre, à celle de la farine.