Le monde ne sera plus le même, après le Covid-19. Il y aura, un avant, et un après. L'humanité se souviendra de ce qu'elle a traversé, et elle en tirera les enseignements qu'il faut. En changeant radicalement de perspective. Et sa manière aussi, sûrement, d'appréhender les frontières, visibles ou invisibles qui peuvent désunir les Hommes. Parce qu'elle intégrera, dans son nouvel ADN, des notions qu'elle rejetait jusque-là, égoïstement, à l'instar de la solidarité, de l'empathie, et de l'amour du prochain. Le sens de l'engagement aussi, envers ce qui fonde, ou qui doit fonder, en réalité, l'humanité des Hommes. Et qui doit primer sur tout le reste, désormais que le monde a connu sa grande secousse, et qu'il en sera, miraculeusement, revenu. Oui il faut espérer. Est-ce si sûr ? Lorsqu'en Tunisie, pour parler de ce que nous connaissons le mieux, la Douane découvre, en opérant à une descente dans les entrepôts d'un homme d'affaires, des produits destinés à la lutte contre le coronavirus, entre bavettes, blouses, et gants de protection, périmés, et qui ont été importés clandestinement, dans le but de les écouler sur le marché local, au prix fort, que doit-on espérer ? Lorsque ce genre d'abus, y compris sur le plan des denrées alimentaires, passées de dates ou pas, devient presque le pain quotidien des Tunisiens, sans jeu de mots, à l'ombre de la spéculation, qui ne fleurit jamais que dans les eaux glauques, que doit-on en penser ? Lorsque l'Etat s'époumone, à déclarer qu'il n'y aura pas pénurie de produits de base, et que certains spéculateurs, toujours, du nord au sud, d'est en ouest, contribuent, dans une logique aux antipodes, à un « effort de guerre » qu'ils traduisent comme étant un butin de guerre, qu'il faut amasser, à fortiori lorsque tous les indicateurs clignotent dangereusement, que faut-il en penser ? Que l'humanité ne changera pas sa façon de voir les choses. Et qu'ici ou ailleurs, toutes latitudes confondues, sans doute, les « rapaces » et les « vautours », assoiffés de gain facile, n'hésiteront jamais, combien même il y aurait mort d'hommes, à profiter de toutes les occasions, possibles et inimaginables, pour augmenter leur chiffre d'affaires, avec la bonne conscience du devoir accompli. Parce qu'en fait de devoir, ils n'en connaissent qu'un : celui qui doit tirer bénéfice, quoi qu'il en coûte, du malheur des autres, pour assurer leur propre bonheur. Ceux-là, et quand bien même ils ne seraient pas légion, n'auront jamais aucun scrupule à user de malversations, en mettant en danger, la vie de leur prochain, juste parce que cela arrange bien leurs affaires. Et ne venez surtout pas leur parler de solidarité, ou de l'humanité des Hommes en eux : ils vous riraient au nez, et continueront, impunément, et sans en éprouver l'once d'une honte, leur sale négoce, tout en faisant mine, histoire de donner le change, de ne pas y toucher. Ça ne changera peut-être pas la face de la Terre, mais il faudra sanctionner. Implacablement.