La différence entre un politicien, et un homme d'Etat ? Le premier pense politique, le second se soucie de l'Etat, même en faisant de la politique. Mais ne peut pas s'improviser homme d'Etat, qui veut. Jeudi soir, sur Al Watania 1 et El Hiwar, Elyès Fakhfakh a apporté la preuve, en quelque, une heure et trente-cinq minutes, qu'aura durée l'interview, qu'il en avait désormais, la posture et la stature. Et que les Tunisiens pouvaient lui faire confiance. Et respirer. Parce qu'ils ont eu, d'un coup, la certitude, qu'ils avaient, face à eux, un véritable homme d'Etat. Qui est né ce soir-là. Et qu'ils ont pu, en tendant l'écoute, comprendre qu'ils avaient, aussi, dans la foulée, trouvé leur « Capitaine ». Pour cette grande « traversée » que constituera le combat contre le coronavirus, il est extrêmement important que le navire, ne soit pas balloté par les flots, sans des mains sûres pour en tenir le gouvernail. Jusqu'à le mener à bon port. Est-ce que le Chef du Gouvernement, pourra relever ce défi ? Et lever, surtout, toutes les « chausse-trappes », qui ne manqueront pas de jalonner son parcours ? Sachant que lorsque l'on se coltine, la réalité du terrain, sans avoir, au préalable, impulsé les mécanismes nécessaires, pour faire aboutir tous les projets en cours, et s'assurer, autant, de la fiabilité, que de la solidité de tous ses « courrois de transmission », l'on peut se prendre une « veste ». Ce que nous ne lui souhaitons, évidemment pas… La confiance est une marque d'estime, difficile à gagner. Mais on ne donne pas un « blanc- seing », en fait de confiance, lorsqu'elle est accordée. C'est sur la durée qu'elle s'éprouve. Sachant qu'elle peut être retirée à tout moment, si la parole donnée n'est pas tenue. Et il faut toujours respecter la parole donnée. Surtout si l'on est investi de la lourde responsabilité, en tant que Chef du Gouvernement, d'inventer des solutions, lorsqu'elles semblent inexistantes, à priori, et de résoudre des problèmes, là où un écueil se lève, à chaque fois que l'autre est aplani. Ce ne sera pas un cadeau. Ni, on doit en convenir, une partie de plaisir. Mais Elyes Fakhfakh devra assurer. Parce que c'est son rôle, d'assurer désormais. Et que, quand bien même il ne faut pas crier victoire très vite, son intervention télévisée, aura, tout de même, pu donner la mesure, de ce que les Tunisiens pouvaient en attendre. Et en espérer. Dans ce cap difficile qu'il s'est engagé à gagner, à condition que tous les Tunisiens comprennent que cette guerre, il convient de la mener ensemble, chacun, dans sa sphère d'intervention respective, et en acceptant, déjà, comme une nécessité vitale, de faire montre de patience. Face à des mesures de confinement, qui seront, en fait, la première arme de survie, si l'on veut que la pandémie n'ait, surtout pas, le fin mot de l'histoire, il faudra faire front uni. Et être solidaires…