Après la chute des cours internationaux de l'or noir pour s'établir dimanche à 26,83 dollars pour livraison en mai et à 33,04 dollars pour le baril de Brent de la mer du Nord, le ministère de l'Energie, des mines et de la transition énergétique a annoncé dans un communiqué un ajustement partiel des prix à la pompe allant de 20 millimes pour le prix du Gasoil normal, 25 millimes pour le Gasoil en souffre et 30 millimes pour l'Essence sans Plomb. Le ministère informe que cette baisse relative du prix de l'essence à la pompe intervient face à la chute des cours du baril sur le marché mondial, en conséquence de cette pandémie planétaire qui menace de plonger le monde dans une récession jamais connue. Cette baisse timide annoncée hier a été accompagnée par une vague de dénigrement sur les réseaux sociaux. La hausse des contraintes budgétaires, la guerre acharnée lancée contre le Covid-19 et le déficit énergétique chronique, l'obligent. En effet, la situation délicate des finances publiques et les répercussions innombrables du Covid-19 sur les dépenses budgétaires viennent basculer toutes les hypothèses de la loi de Finances 2020. Un changement radical de la donne, des priorités et des actions. L'ajustement à la baisse des prix à la pompe répond certes aux besoins d'alignement aux cours internationaux de l'or noir qui enregistrent une chute brutale. Toutefois cette baisse relative ou timide des prix à la pompe s'explique essentiellement par les contraintes budgétaires, par l'état d'alerte général et cette guerre lancée contre le Coronavirus, mais aussi par le ralentissement des indicateurs de l'énergie. La baisse de la production, le repli des exportations et le creusement du déficit énergétique outre l'incertitude qui règne sur le marché international de pétrole, sont autant d'arguments qui réduisent les marges de manœuvres d'un gouvernement qui fait avec les moyens du bord. Baisse de 44% des exportations du pétrole brut Selon le rapport mensuel de la conjoncture énergétique arrêté à fin février 2020, les ressources d'énergie primaire se sont situées à 0,66 Mtep à fin février enregistrant une baisse de 9% par rapport à la même période de l'année écoulée. Une baisse de 5% de la production nationale du pétrole brut a été enregistrée au terme du mois de février 2020. Ainsi, la moyenne journalière de la production de pétrole est passée de 37,4 mille barils/jour, à fin février 2019, à 35,4 mille barils/jour à fin février 2020. Le bulletin souligne également une hausse des importations de l'énergie contre une baisse de 44% dans les exportations du pétrole brut. La balance commerciale énergétique, s'est creusée de 16% passant de 1 027 milliard de dinars, durant les deux premiers mois de 2019, à 1,195 milliard de dinars, durant la même période de 2020, note la conjoncture énergétique mensuelle. Ainsi avec le déséquilibre chronique du secteur énergétique et le bouleversement de l'ordre mondial de pétrole peut-on vraiment faire mieux ?