Lorsqu'un Covid-positif lambda, très conscient de sa « positivité » éminemment contagieuse, se décide, un de ces jours, à planter sa semence à Tataouine, dans l'extrême sud de la Tunisie, avant de déménager à la cloche au bois vers Ben Arous, à plusieurs centaines de kilomètres au nord, pour y jeter là encore quelques racines, il y a évidemment lieu de se demander s'il n'a pas laissé tomber quelques graines, chemin faisant… Lorsqu'un autre Covid-positif tout aussi lambda, mais scandaleusement beaucoup plus conscient de sa positivité, prend ses cliques et ses claques et le virus avec, en quittant Djerba, pourtant déclarée zone isolée, avant de battre librement la campagne très loin à l'ouest pour joindre Kasserine, il y a raison de craindre effectivement, dans la foulée, une embrassade de lignes à la croisée des routes… Et encore ! Quand deux familles, trop impatientes de convoler en « justes » noces leurs fils et fille, finissent par transformer, en un claquement de doigts, et sous les youyous, toute la ville de Kébili en un foyer de contamination ; tandis qu'un parti politique se tire bêtement une balle dans le pied, en entassant « positivement » ses nombreux congressistes, dans une salle quelque part à Nabeul un de ces jours du mois de mars, avant de les renvoyer, le jour même, contaminer leurs régions respectives ; et pendant que des « élus du peuple » interviennent, de tout leur poids, pour « sauver » un homme d'affaire notoire de son confinement obligatoire à Sousse ; on ne peut finalement que rester coi devant un tel désastre en pensant forcément, et à voix haute, qu'il y a des claques qui se perdent de partout… La sonnette d'… à larmes ?! Mais surtout, quand un Covid-positif se jette dans les plumes de sa propre femme parce qu'elle allait « vendre la mèche » et voulait signaler sa contamination au ministère de la Santé ; et lorsque des Covid-positifs ont du coton dans les oreilles, que d'autres ont des fourmis dans les jambes, que d'autres encore mettent les bâtons dans les roues, et que certains sont carrément pris la main dans le sac en train de fausser compagnie ou en train d'improviser les plus variés et les plus originaux des subterfuges pour échapper au confinement et à la prise en charge des autorités, l'on tombe effectivement de très haut, devant ces dérapages qui ne présagent rien de bon… Ce n'est donc plus un secret : la gestion du corona-fléau a échappé, à un moment donné, à tout contrôle. Aujourd'hui, les foyers de contamination, ou « les clusters » pour les intimes, se font de moins en moins rare, et la « courbe épidémique » gravite petit à petit dans les hautes sphères, en s'apprêtant d'un moment à un autre à prendre carrément la tangente, à l'heure où une grande confusion s'installe doucement mais sérieusement dans les esprits des Tunisiennes et des Tunisiens, qui n'arrivent toujours pas à mesurer concrètement, c'est-à-dire à vue d'œil et à portée de main, l'ampleur réelle de la corona-propagation dans nos contrées. Et pour cause : les sautes d'humeur des dirigeants de ce pays qui changent de posture, comme on change ses vêtements, et qui sont tantôt optimistes, tantôt alarmistes, n'aidant en rien pour expliquer la vraie, la véritable ampleur de la situation aux citoyennes et aux Citoyens. Mieux que des larmes, il faut tout simplement appliquer la loi et, côté communication, présenter au Peuple des chiffres, des plans géographiques très détaillés de la situation épidémiologique de leur pays, de manière méthodique et surtout quotidienne ! A défaut de quoi, et à ce rythme-là, on se jette, tous, et d'un pas géant, dans la gueule du loup…