La guerre civile bat son plein, en Libye, entre Khalifa Haftar et le pseudo gouvernement d'union nationale instauré par les soins de l'Organisation des Nations Unies qui ne domine plus la situation. Entretemps et puisque tout se déroule dans l'est libyen, l'impact de cette guerre fratricide a un impact direct sur la Tunisie qui subit l'arrivée en masse de réfugies de diverses nationalités, alors que les ressortissants tunisiens sont bloqués sur les frontières empêchés de regagner leur pays. Le département de la Défense qui se veut rassurant affirme que les unités militaires continuent d'assurer le suivi de la situation sécuritaire dans les régions limitrophes des frontières tunisiennes terrestres et maritimes avec la Libye. Dans un communiqué rendu public mardi, le ministère de la Défense nationale a souligné que les formations militaires sont en état de vigilance permanente et de promptitude élevé pour intercepter tout mouvement suspect et faire face à toute urgence, en collaboration avec les forces de sécurité, les unités de la Garde Nationale et de la douane. Citoyens bloqués Toutefois, cela n'est pas trop rassurant pour les Tunisiens bloqués sur la frontière. L'Observatoire tunisien des droits de l'Homme (OTDH), s'est dit "inquiet" de la situation des tunisiens bloqués, depuis plus d'une semaine aux frontières tuniso-libyennes dans cette conjoncture sanitaire et sécuritaire difficile. Mustapha Abdelkebir, président de l'OTDH, qui citait comme source le Croissant rouge libyen a indiqué que les ressortissants tunisiens vivent des conditions difficiles et trouvent du mal à se déplacer et à s'approvisionner en denrées, dans le contexte de tension qui règne au-delà des frontières tunisiennes. L'observatoire a lancé, ainsi, un appel aux autorités tunisiennes pour qu'elles "interviennent en urgence et assurent le retour de ces ressortissants à leur pays ". Abdelkebir a aussi appelé le gouvernement tunisien a soutenir les tunisiens boqués sur les frontières et à prendre compte leur situation sanitaire et financière. Il a proposé d'assurer, au moins, leur déplacement au poste frontalier de Ras Jedir jusqu'à ce que les autorités tunisiennes prennent les mesures nécessaires pour assurer leur mise en quarantaine. D'après lui, leur nombre ne cesse d'augmenter et pourrait atteindre des milliers avec l'approche du mois de Ramadan. D'après des sources proches de personnes bloquées, certains d'entre eux sont diabétiques et ils ont besoin de médicaments et d'autres ont été victimes de piqures de scorpions puisqu'ils dorment à même le sol. La hantise des flux de réfugiés Plus de 1200 tunisiens sont revenus de Libye durant les dernières semaines. Ils ont été transférés vers plus de 20 gouvernorats. Parmi ceux-ci, 123 personnes ont déjà passé une période de confinement obligatoire à Médenine, alors que 30 autres personnes, originaires de cette région du sud sont encore en quarantaine au sein d'un espace aménagé à cette fin, à Ben Guerdane. Entretemps, le pays doit faire face à la possibilité d'un afflux en masse de réfugiés de différentes nationalités, pour revivre, une nouvelle fois, ce qui s'est passé au début de la révolution en Libye. Le ministre de la Défense nationale, Imed Hazgui a reçu, mardi, au siège du département, la représentante du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) en Tunisie, Hanen Hamden. Le ministre a souligné, à cette occasion, l'importance pour le HCR d'apporter un soutien matériel et logistique à la Tunisie en cas d'un flux important de réfugiés en provenance de la Libye. Cité dans un communiqué, la représentante du HCR en Tunisie s'est dite préoccupée de la situation sécuritaire en Libye pouvant engendrer un flux de réfugiés vers le sud tunisien. Le ministre de la Défense a indiqué que la Tunisie suit de près les développements de la situation en Libye et est prête à parer à toute éventualité, affirmant la disposition de l'institution militaire à coopérer avec le HCR dans tous les domaines.