Il y a, à n'en pas douter, un formidable élan de solidarité, à l'échelle nationale, pour contrecarrer une éventuelle expansion du virus dans nos murs. Et pour tenter de trouver, par tous les moyens possibles et inimaginables, une réponse rapide, et surtout efficiente, à tous les problèmes rencontrés en chemin, pour y pallier, à chaque fois, -ce qui est loin de relever de l'évidence- avec les moyens, plutôt modestes, dont peut se prévaloir la Tunisie, dans sa lutte contre cette pandémie, laquelle a pris tout le monde de cours. Y compris les superpuissances mondiales, qui se retrouvent débordées, et parfois incapables, de pouvoir assurer sur tous les fronts. Mais ce formidable élan, s'il en est, ne doit pas masquer une vérité essentielle : le décalage qu'il peut y avoir parfois, entre les « bonnes intentions », et leur application sur le terrain du réel. Mais n'allons pas accuser, uniquement, le manque de moyens, lorsqu'il y a manquement, à l'échelle humaine, de ce devoir de solidarité, et d'équité, qui doit être le « moteur » de toutes les actions conjuguées, pour lutter contre le Covid-19, si tant est que nous voulons vraiment gagner, ce difficile combat, contre le virus. Il se trouve qu'il y a lieu, aujourd'hui, plus que jamais, de parler de disparités régionales, en ce qui concerne un système de soins, ou des structures de Santé publiques, torpillées, depuis des années déjà, et qui accusent, plus que jamais, leur vétusté et la pauvreté de leurs moyens, lesquels, sous d'autres latitudes, même avec le plus génial des « bricolages », auraient été incapables d'assumer, ce que sont en train d'assumer nos structures sanitaires, aussi déglinguées soient-elles,,. grâce à la compétence de nos «blouses blanches». Et à la bonne volonté dont font preuve, tous les actants de la Santé, pour résister contre toutes les velléités de découragement, face à l'ampleur, et surtout, à la complexité du phénomène. Il n'empêche. Ce qui s'est passé avec les malades de Djerba, doit nous interpeller à plus d'un titre. Et, ne doit surtout pas se reproduire, quand bien même il y aurait manque flagrant de moyens, pour y faire face. Car la solidarité, suppose une part d'empathie, qui doit se trouver, toujours, et peu importe les circonstances, des raisons supplémentaires de résister, quand bien même, ces raisons seraient, elles-mêmes, en peine de se trouver des motifs, suffisamment solides, pour ne pas mettre la clef sous la porte et prendre la tangente. Parce que la solidarité, ne doit pas être un vain mot, et parce que «l'égalité des chances», surtout lorsqu'elle est fort discutable, vu un « passif » très lourd, intramuros, qui fait que pour colmater les «brèches», et combler les multiples «failles», creusées, dans le pays, et pas seulement pour ce qui concerne un système de Santé qui claudique, lors-même qu'il faisait la fierté de Bourguiba, et constituait, une des prunelles de ses deux yeux, la première étant l'Education. Il faut faire montre d'une volonté farouche et inébranlable, pour sauver ce qui peut être sauvé, reconstruire ce qui a été défait, et construire ce qui reste à construire, afin que cette dure épreuve, qu'il faudra traverser avec le moindre mal, soit l'occasion de revoir toutes nos options fondamentales. Pour que nous n'ayons pas honte, demain, de regarder nos enfants dans les yeux.