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Gouvernance : Aux vrais problèmes, de vraies solutions
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 12 - 09 - 2012


Par Haji REJEB
«L'avenir, par définition, n'a point d'image. L'histoire lui donne les moyens d'être pensé», Paul Valéry (Regards sur le monde)
De bonne foi nous avons appelé à oublier «l'état de grâce des cent jours» pour les nouveaux gouvernants. Nous avons cru bon de laisser la nouvelle équipe gouvernementale se familiariser avec l'état du pays. En effet, il ne faut pas oublier que certains binationaux, appelés à la rescousse au gouvernement, ignorent tout du fonctionnement de l'administration et de ses prérogatives. Pour certains, en leur absence, la Tunisie s'est modernisée. Cette mise à l'épreuve «des cent jours» n'a pas été, malheureusement, concluante. En effet, l'environnement politique, économique et social instauré par le nouveau régime n'est pas propice à la recherche des solutions efficaces pour les vrais problèmes dont souffre le pays. Il est surtout tourné vers la politique politicienne où la magouille des politicards est manifeste. Au lieu d'appeler à la concertation et à la participation pour extirper les abus et relever les défis, ils ont choisi l'affrontement avec tous les interlocuteurs. En effet, la manière dont ils ont traité les problèmes n'est pas pour apaiser les esprits, encore moins pour rétablir la confiance. Il suffit de voir comment le dossier de l'hôpital Hédi-Chaker de Sfax a été traité. Comment les incidents répétés au gouvernorat de Sidi Bouzid ont été abordés ? Comment le quatrième pouvoir, celui des médias, est harcelé ? Comment l'évolution de l'inflation est suivie ? Pour cette dernière, la prestation du comité national des prix lors de sa dernière conférence est stupéfiante. Une pléiade de ministres, se fourvoyant dans leurs données, n'ont mieux à nous offrir qu'à disserter sur le prix du persil !
A répéter à tout bout de champ qu'ils ne sont pas responsables de la dégradation de l'économie, qu'ils ont reçu un lourd héritage — même l'inflation n'y a pas échappé — que les médias ne leur font pas de cadeaux, qu'ils sont en situation d'apprendre... et en multipliant les arguments fallacieux à ne plus en finir, nos gouvernants font fausse route. Ils se nourrissent d'illusions. Ce ne sont pas des médias, sans scrupules, qui vont en créer des vedettes. Quels sont en fait leur titre de gloire et leurs qualités pour qu'on puisse les croire dans leurs intentions ? A les entendre, ils oublient qu'ils sont à notre service dans notre ensemble et non au service de leurs partis quelle que soit la légitimité à laquelle ils veulent se référer. Aujourd'hui, ils ont en charge la destinée de notre avenir. Ils sont soumis à des obligations professionnelles non partisanes, même si leur pouvoir est limité dans le temps et même s'ils sont nommés par la Troïka, ayant l'aval du parti Ennahdha, le parti dominant. Le peuple qui s'est rendu aux urnes, a assigné à l'Assemblée qu'il a élue la mission de rédiger une Constitution dans un délai d'un an, une durée qui touche à sa fin. Il lui a confié également la responsabilité du choix d'un gouvernement de transition. Pour une période, déterminée dans le temps, ce dernier a pour tâche de trouver les solutions possibles et contribuer à sauver le pays, où tout a explosé lors de ces deux dernières décennies. D'ailleurs, les responsabilités de ceux qui sont à l'origine de la folle aventure, les «novembristes», n'ont pas encore été identifiées, ni établies officiellement. Leur sanction n'a pas encore eu lieu. Certains de leur état-major sont encore en place. Leur formidable carrière se poursuit dans l'impunité. A la justice, indépendante et sereine, de les débusquer.
Quant à l'administration, ce ne sont ni les discours farfelus, ni les actes incohérents qui peuvent la «purifier». Dans sa grande majorité, elle est redevable de notre estime et de notre fierté. C'est elle, il faut s'en souvenir, qui a assumé sa responsabilité dans la continuité du service public et qui garantit, en permanence, la modernité de l'Etat et sa pérennité. Que ceux qui étaient ailleurs et assurent aujourd'hui des postes de responsabilité aient, au moins, l'obligeance de le reconnaître. Qu'ils reconnaissent que notre pays, édifié au cours des siècles, a connu des grandeurs et des décadences. Ces nouveaux sont confortés, il est vrai, par la présence et la joute oratoire de responsables du passé qui ont des comptes à rendre avec leur histoire. Quelle triste image de les voir défiler, oubliant le faste de la République à laquelle ils ont voué une partie de leur vie ! Par la force de l'âge, devenus peut-être amnésiques, ils sont venus se présenter à un parterre qui les a défiés en effaçant une partie de leur histoire. Après avoir ignoré le 20 Mars-fête de l'Indépendance, ce fut au tour du 25 Juillet-fête de la République où ces caciques d'hier viennent célébrer en silence et donner caution, par leur présence, aux nouveaux maîtres des lieux. Ils enterrent aujourd'hui ce qu'ils ont adoré hier. Il est vrai que le virus du pouvoir est incurable. Il est chez eux en hibernation et toutes les occasions sont propices pour son réveil. Ils étaient pourtant les idoles de ma génération, celle des «soixante-huitards».
Comme notre pays vit au jour le jour, des évènements majeurs ont eu lieu dernièrement et méritent qu'on s'y attarde. Tout d'abord la conférence de presse du Premier ministre qui a parlé au pays au nom de son parti, tel est notre sentiment ! Il nous a annoncé que les décisions en Conseil des ministres se prenaient à l'issue d'un vote. Vu la myriade de plus de quatre-vingts ministres, on est en droit de savoir comment se décide notre avenir et celui de nos enfants ? Est-ce des décisions à la proportionnelle ? A la majorité simple ? Ou à la majorité qualifiée? Une autre nouvelle d'importance révélée au cours de cet entretien: le Premier ministre va procéder, pour le prochain remaniement, à une évaluation de l'ensemble de son équipe selon des critères de rationalité et non selon le principe de Peter. Souhaitons que les nouveaux promus, en nombre limités — une quinzaine au plus — soient bardés de diplômes, disposant d'une formidable expérience, déclarant à la Cour des comptes leur patrimoine... Bref, les meilleurs de tous et au-dessus de tout soupçon car la situation délabrée de notre pays l'exige. C'est donc un choix judicieux qu'il faut soutenir parce qu'il est urgent. On parlera alors de rigueur, de solidarité et de pouvoir politique et de ses exigences: aux vrais problèmes, on proposera alors de vraies solutions. Il faut avoir des œillères pour ne pas constater que l'image de nos ministres actuels n'est pas réconfortante. Aucun responsable, digne de ce nom, ne peut se réjouir à ce qu'un ministre de la République, même s'il est transitoire, puisse être chahuté par un large public et expulsé sous les cris de «dégage». C'est un signal fort qu'il faut prendre en considération pour ceux qui entament leur campagne électorale populiste et nauséabonde avant son échéance.
Mais honnêtement, qu'attendre d'autre d'une pléiade qui se cramponne pour trouver des excuses à leurs échecs dans tous les domaines. Eux ne se trompent pas en général, ce sont leurs conseillers. A telle enseigne qu'on ne distingue plus dans leur équipe qui fait quoi ? Pour eux c'est le flux et non le contenu qui prime. Leur obsession est de voir des complots partout et surtout au niveau des «médias de la honte». Ils esquivent en fait par ce biais le débat, se posent en martyrs et se gargarisent d'exploits que nous sommes en droit de connaître. Aux quatre-vingt ministres, avec et sans portefeuille, nous suggérons, pour imposer le motus et bouche cousue à leurs détracteurs, de nous édifier d'un catalogue de leurs réalisations voire de leurs projets futurs. Leur curriculum vitae introuvable, nulle part, joint à ce document, parlera pour eux. Il faut en finir avec les agressions, la parlotte et chercher beaucoup plus la pertinence et l'intelligence dont le pays a besoin et le Premier ministre a raison dans sa démarche. Abandonner la stratégie qui consiste à tirer à boulets rouges sur Béji Caïd Essebsi est un devoir. C'est un homme qui a sauvé le pays du désastre, en accomplissant à merveille la première phase de sa mission. Ce n'est pas parce qu'il a créé un parti qui hante le sommeil de ses adversaires qu'on doit lui manquer de respect. Qu'on se rappelle de son intervention devant les grands de ce monde, défendant notre pays et les mettant devant leur responsabilité historique. Qu'on s'attelle en premier lieu à mettre tout en œuvre pour suivre les engagements pris par les G20. Au lieu du double langage éhonté pour réduire au silence l'information et mettre aux ordres la justice, qu'on mobilise toutes les énergies pour réussir la deuxième phase de transition.
Un autre évènement d'importance, celui de la publication du rapport de la Cour des comptes sur le financement de la campagne électorale. Il vient lever le masque sur ces élections qui frôlent la perfection pour certains. On a couvert de louanges le travail accompli, sans connaître le volet financier. Nul ne doit prendre ombrage de ce rapport et des révélations qu'il contient. Le contribuable a financé en grande partie ces élections et a le droit de savoir, avec plus de détails, la destination des fonds alloués. On découvre dans le rapport qu'il a été impossible à la Cour d'identifier les flux provenant de l'étranger, à cause de la multiplicité des comptes des listes — ce qui est interdit par la loi — et du peu de collaboration du circuit financier dans son ensemble. Ce dernier est resté, même après la révolution, opaque et peu permissible. Des zones d'ombre multiples sont soulignées par la cour où l'étranger, en dépit de nos lois, a joué un rôle prépondérant. Elles doivent être élucidées par les élus parce qu'elles peuvent faire l'objet d'annulation de leur élection. Les chiffres cités dans le rapport font moins sourire. De l'argent public dépensé sans justification et le commentaire des premiers responsables politiques, à ce sujet, tardent à venir !
Enfin, pour esquiver les débats de fond sur la loi électorale ou encore sur l'instance supérieure indépendante des élections, de faux problèmes sont soulevés en permanence. Même sur les consensus irréversibles comme celui de l'égalité des sexes, ou celui de l'indemnisation des préjudices ou encore sur l'égalité de tous devant la loi sont controversés, ce qui ajoute à la confusion de la situation politique déjà explosive.
En cette période de crise économique, sociale et environnementale aiguë que traverse notre pays, seuls ceux qui sont dans le besoin réel doivent bénéficier de l'aide urgente de l'Etat. Mais aucune statistique actuelle n'est fiable pour répondre à ces exigences. Le danger est que lorsqu'on doute des chiffres et de leur origine, le débat public deviendrait biaisé. Une merveilleuse idée serait de rendre l'Institut national de la statistique autonome et, à l'exemple de l'Allemagne, d'inscrire cette indépendance dans la future constitution. Il est temps de se réveiller et de trouver aux vrais problèmes que connaît notre pays les vraies solutions, sinon on paiera cash les tumultes et les erreurs. Avec pragmatisme, ambitions et prudence, c'est notre responsabilité à nous tous de mettre fin aux dérives d'où qu'elles viennent, pour construire notre nouvelle démocratie!


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