Pourrons-nous repartir cette année? C'est la question que plusieurs se posent. En ce moment, tout n'est que spéculation. Difficile, alors que la crise n'est pas terminée, d'entrevoir le moment où le tourisme reprendra. Si le déconfinement est annoncé pour le 4 mai, il n'est pas certain que les frontières seront pour autant rouvertes. Quel est l'impact du corona virus sur le tourisme en Tunisie ? Quelle est la stratégie à adopter pour gérer cette crise efficacement et quel est le rôle de l'Etat, les perspectives et les mesures à prévoir pour assurer un bon redémarrage du secteur en Tunisie après cette crise? C'est dans ce cadre que la Fondation Friedrich Neumann pour la liberté a organisé le 28 avril en partenariat avec Tunisia Hospitality Symposium un webinaire ayant pour thème "De Berlin à Tunis: le tourisme après le Covid -19". Ce symposium a réuni Fériel Ghadhoumi, docteur en sciences de gestion spécialisée en marketing et branding des destinations touristiques et coordinatrice au ministère du Tourisme, Dr. Feriel Gadhoumi, Docteur en Sciences de Gestion spécialisée en Marketing et Branding des Destinations Touristiques et Coordinatrice au sein du Ministère du Tourisme et de l'artisanat, Dr. Markus Pillmayer, Docteur en Gestion des Destinations Touristiques et en Développement des Destinations Touristiques, Professeur à l'Ecole Supérieure de Munich, Mouna Allani Fondatrice et PDG de l'hôtel La Badira et membre du Bureau Exécutif de la Fédération Tunisienne de l'Hôtellerie FTH, Chérifa Lakhoua, Docteur en Sciences de Gestion à l'IHEC Carthage, Présidente de l'Association Internationale de l'Hospitalité et du Tourisme et coordinatrice générale du Tunisia Hospitalty Symposium et Amel Djaiet, Journaliste et consultante en communication, fondatrice du guide de tourisme et du magazine «1001 Tunisie». Le tourisme repartira bientôt mais progressivement, avec beaucoup de précautions et d'exigences légitimes d'une clientèle plus méfiante que jamais, traumatisée par une pandémie et plusieurs semaines de confinement sanitaire. La reprise, selon les intervenants, pourra se faire par étapes. Il s'agit tout d'abord de cibler le marché local avec des mécanismes incitatifs sur lesquels le ministère travaille actuellement. Il y aura par la suite la réouverture des deux marchés voisins, l'Algérie et la Libye, si la situation sanitaire est maîtrisée. La possibilité de s'ouvrir sur certains marchés européens est envisageable. Mais on vient d'apprendre que Le SETO (Syndicat des Entreprises du Tour Operating) a annoncé dans un communiqué que suite aux derniers développements et décisions en matière de restriction de voyages, tous les départs jusqu'au vendredi 12 juin 2020 inclus sont reportés. TUI France, leader des voyagistes sur le marché français, est contraint de suspendre tous les départs des voyages à forfait jusqu'à nouvel ordre, et pour l'instant jusqu'au 31 mai 2020 Mohamed Ali Toumi a un rappelé dans ce sens qu'un draft d'un protocole sanitaire a été préparé et envoyé aux professionnels depuis lundi pour qu'ils y apportent leurs remarques et leurs contributions avant la réunion prévue avec eux le jeudi 30 avril pour le valider ensemble Ce protocole de sécurité sanitaire touristique «PSST» peut constituer un outil rapide, (relativement) peu coûteux et efficace de communication, de marketing et de commercialisation du tourisme tunisien. En effet, "ce protocole comme l'a affirmé, Afif Kchouk, Président de l'Observatoire du tourisme, est un moyen de communiquer sur la situation sanitaire en Tunisie et dans ses zones touristiques. Sa mise en place et sa médiatisation est de nature à redonner confiance aux touristes en la destination et de les faire revenir en Tunisie. Il peut être exploité comme un justificatif pour convaincre les ministères des Affaires Etrangères (dont l'avis est déterminant) des pays émetteurs de touristes que la Tunisie est une destination sûre. Il peut être aussi exploité comme support marketing auprès des tours opérateurs et argument de vente pour les réseaux et circuits de distribution, pour convaincre le client. Il peut devenir également un label de qualité sanitaire. Bref, la reprise pourrait être longue, mais la relance pourrait s'échelonner sur quelques mois. Il faut d'abord compter avec la crise elle-même et 3 mois par la suite pour faire repartir la roue.