Bus bondés, passagers sans masques, non-respect de la distanciation sociale… des situations constatées dans les transports inquiètent quant à la capacité des opérateurs à préparer le déconfinement. Sur certaines lignes de métro, à la Cité Intilaka ou à la place de Barcelone, à Tunis, usagers autorisés et conducteurs constatent une sur-occupation des transports en commun rendant impossible les mesures de distanciation sociale. Il est vrai que le processus du déconfinement est complexe et encore plus délicat que le confinement lui-même. Avec des bus aussi bondés qu'on l'a constaté, depuis lundi, il est difficile de se frayer un chemin, des passagers espacés de seulement quelques centimètres les uns des autres: c'est la réalité de plusieurs lignes de bus et de métro dans la capitale. "Respecter les distances de sécurité sur certaines lignes de bus est impossible en raison de la saturation aux heures de pointe. Dans ce contexte, dans les zones touchées par une sur-occupation des transports en commun, il est impossible pour les usagers de respecter les distances de sécurité, et ce, malgré les consignes sanitaires" avoue Héla, une jeune cadre. Ni masques, ni distance de sécurité Dans les régions, le même scénario est vécu par les transporteurs publics et les usagers… A Nabeul, les passagers sans masques se bousculent comme d'habitude, comme s'il n'y a plus de coronavirus. Yassine, un jeune cadre souligne que "les usagers ne respectent pas les mesures barrières édictées par la société de transport et les consignes données pour lutter contre le coronavirus. Pourtant les appels se multiplient pour inciter les passagers à porter leurs masques et à respecter les distances de sécurité". Il est vrai que les transporteurs sont débordés par ces grands flux et cette marée humaine car chacun veut arriver le premier à son travail ou à son domicile. Le port du masque de protection est obligatoire dans les transports en commun, notamment métros et bus. Les passagers qui refuseront de porter le masque se verront interdire l'accès aux transports. De l'autre côté, ce sont aussi des passagers eux-mêmes qui ne mesurent pas la gravité du geste qu'ils accomplissent, en acceptant de monter dans un bus plein comme une boite de sardines. Certains disent qu'ils n'ont pas le choix de faire autrement, surtout ceux qui sont dans les quartiers périphériques de la ville. "J'habite loin du centre-ville, je n'ai pas de choix et je suis obligé de m'entasser dans le bus pour arriver avant 18h00 chez moi", nous dit Nader. Le Ministre d'Etat chargé du Transport et de la Logistique, Mohamed Anouar Maarouf, était lundi sur le terrain où il a suivi de près les activités des bus et des trains. Il a écouté les doléances des citoyens dans les stations de métro. "C'est une première journée de sensibilisation mais à partir de mardi, nous appliquons la loi pour ceux qui ne respectent pas les consignes sanitaires sur les moyens de transport", avait-il souligné. Un spectacle "qui fait peur" Faisant le bilan du premier jour de confinement ciblé, la mairesse de Tunis, Souad Abderrahim a déclaré lundi 4 mai dans l'émission « Club Express », sur Radio Express FM que la municipalité a remarqué une grande activité et une grosse pression, notamment dans les bus et les marchés. "Franchement, les moyens de transport public me font peur. Nous demandons aux gens de faire preuve d'autodiscipline pour réussir cette étape cruciale dans la lutte contre le COVID-19", a-t-elle insisté. Volet respect des consignes sanitaires sur les moyens de transport, la mairesse de Tunis a relevé que la municipalité sera présente dans les stations, en coordination avec le ministère du Transport. Il reste encore les jours à venir pour rectifier le tir. Au vu du non-respect des mesures, observé durant la première journée du déconfinement, l'heure serait à la sanction, après une cette campagne d'information et de sensibilisation, et ceci afin d'éviter que les transports ne deviennent un foyer de transmission du Covid-19. Des mesures efficaces doivent être prises pour stopper la propagation du virus, notamment le port du masque, les désinfections régulières avec des produits et moyens adaptés et toutes les mesures de distanciation nécessaires