De nombreux commerces rouvrent leurs portes et parmi eux se trouvent les magasins de fripes. Désormais des mesures s'imposent à l'entrée sur site : lavage de main au gel hydro-alcoolique, distanciation, et port de masque sont obligatoires. Essayage, promiscuité au sein des cabines, contact avec les vêtements, voilà des éléments habituellement anodins qui, dans ce contexte d'épidémie, prennent une autre dimension. Alors, dans quelles conditions, ces magasins de fripe ont-ils été autorisés à rouvrir ? Le président de la Chambre syndicale nationale des commerçants des vêtements usagés, Sahbi Maalaoui, a indiqué, à Radio Med, que la plupart des commerces avaient l'autorisation de rouvrir depuis lundi 11 mai, jour de déconfinement après plusieurs semaines de fermeture dues au coronavirus. Les boutiques ont repris timidement vie. Il aura fallu une grosse semaine de préparation, pour tout le monde afin de ranger, faire le tri, recevoir de nouvelles collections ou imaginer des mesures pour limiter les risques. Certains ont fait de la place, d'autres obligent au port des masques et limitent leur boutique à un nombre restreint de personnes. Les commerçants respectent les mesures de précaution en veillant à l'utilisation des bavettes, l'usage du gel désinfectant et la distanciation physique. En effet, on a interdit le rassemblement de plus de 4 personnes dans une pièce fermée, sans compter le vendeur. Les magasins de gros devraient travailler en alternance, selon les nombres des pièces d'identité (pairs ou impairs). Quant aux points de vente dans les marchés municipaux et hebdomadaires, ils seront rouverts juste après l'Aïd. Et d'ajouter " Le recours à la friperie est ainsi devenu par ces temps de crise, un passage obligé et rend, pour ainsi dire, d'énormes services aux petites bourses. En effet, au vu des prix affichés dans les magasins de vêtements de la ville, s'habiller revient de nos jours à se ruiner, surtout pour les familles nombreuses. La baisse du pouvoir d'achat et la cherté de la vie sont à l'origine de plusieurs changements dans le comportement des consommateurs tunisiens, ces dernières années. C'est pourquoi la chambre a appelé les commerçants à vendre à des prix raisonnables et abordables" La réouverture devenait en tout cas urgente. Quelques commerçants interrogés craignent déjà de ne pas se relever. "C'est pas grave s'il n'y a pas grand monde, l'essentiel c'est d'être ouverts", positive Jamal. Les gens reprennent leurs habitudes, certains achètent, d'autres font un tour", explique Ali, gérant d'une boutique de vêtements de fripe. Venues en bus ou en taxi, plusieurs femmes se pressent autour des ballots qui viennent d'être ouverts. Pour une modeste somme d'argent, il est possible de dénicher de belles pièces. Pour certains clients, la marque, les couleurs ou le tissu ne comptent pas, seul le prix est déterminant. Ces clients ne sont pas très regardant sur la mode. Ces magasins de friperie sont devenus la destination privilégiée de toutes les catégories sociales. Ces dernières semblent avoir trouvé leur compte en achetant des vêtements beaux, importés et moins chers sans pour autant qu'ils soient neufs à 100%. Nadia avoue qu'elle reçoit quotidiennement des familles qui n'hésitent pas à venir acheter des articles intéressants. "Je ne vais plus aux magasins de prêt-à-porter car les prix sont exorbitants et loin d'être à ma portée", souligne une dame rencontrée dans un magasin. Tout en estimant qu'il n'y a pas une grande différence entre les habits proposés à la friperie et ceux qui se vendent dans les boutiques de prêt-à-porter, notre interlocutrice dira que «la friperie est devenue l'ultime recours de la plupart des familles à moyen revenu. On y trouve des vêtements de qualité. Il faut seulement savoir les repérer.".