Flash back. Le 13 mai 2020, un sit-in fut observé au sein de l'Assemblée des Représentant du Peuple. Abir Moussi, Présidente du Parti Destourien Libre (PDL) entame avec les 14 députés du parti un sit-in. Dix jours après, elle, encore et souvent, annonce la levée de sit-in. Entre temps, le bureau de l'Assemblée, présidé par Rached Ghannouchi, décide une séance plénière consacrée à la motion du PDL et surtout à la diplomatie parlementaire. La séance est prévue demain mercredi 3 juin 2020. Abir Moussi ainsi que ses députés se félicitent et annoncent une plénière pour l'audition du Président du Parlement. L'objectif déclaré : le retrait de confiance au Président de l'ARP qui a certainement dépassé ses prérogatives. Serait-ce possible? Un simple avertissement Auprès du PDL, on affirme que la séance du 3 juin doit être une vraie audition et non pas une scène à cœur ouvert. Entre autres, le PDL opte pour l'éviction du Président de l'ARP. Des négociations sont ainsi engagées avec d'autres blocs parlementaires, « Attayar » en l'occurrence pour le retrait de confiance à Rached Ghannouchi. La réponse du « Courant démocratique n'a pas tardé ». Hichem Ajbouni chef du bloc démocratique au sein de l'ARP, explique que « la situation actuelle du pays ne supporte pas l'éviction du Président du Parlement. Une action qui pourrait engendrer une crise politique sans précédents ». D'ailleurs, l'éviction de Rached Ghannouchi pourrait engendrer une motion de censure contre le gouvernement de Fakhfakh. Mais avant, elle fera l'objet d'un vide à la tête du Législatif. « Le pays, compte tenu de la crise actuelle, ne supporte pas une situation pareille. Les tractations politiques autour de la Présidence de l'ARP va engendrer un vide au sein du pouvoir législatif », explique notre interlocuteur. Solutions ? Certains blocs parlementaires, pourraient recourir à l'élection annuelle du Président de l'ARP. Et c'est d'ailleurs l'une des propositions d'Ennahdha durant le dernier quinquennat. Paradoxalement, Noureddine El Bhiri, meneur de ladite proposition, rejette tout changement à la tête de l'ARP. Mea-culpa. Oui, mais ? Rached Ghannouchi s'est déclaré fautif quand il a contacté et visité le président turc Erdogan. Ainsi, disait Tarek Fettiti, quand il évoquait les contacts que le président de l'ARP avait établis, officiellement avec le président turc. Il se montre surpris quand ce dernier a félicité le Chef du gouvernement d'union nationale en Libye suite aux retraits des forces militaires dirigé par Khalifa Haftar. Le Président de la République a réagi. Son dernier discours en témoigne. « Il n'y a qu'un seul Président en Tunisie », explique-t-il. Cette diplomatie parallèle menée par Rached Ghannouchi est largement contestée. C'est une violation à la Constitution. En contrepartie, Ennahdha trouve souvent des excuses. Ennahdha fait du chantage « Pacte de solidarité et de stabilité ». C'est un pacte qui a pour objectif de renforcer le maximum possible la coalition gouvernementale. Il devrait être discuté vendredi 5 du mois courant, deux jours après la séance décidée suite à la motion du PDL. Est-ce un simple hasard ? Alors qu'il a pu être signé depuis quelques semaines, ce document est et demeure l'objet d'une discorde avec Ennahdha qui exige l'élargissement de la coalition gouvernementale. Entre autres, elle exige la participation de Qalb Tounes et la coalition Al Karama au gouvernement. Comme auparavant, elle demeure fidèle à ses tractations et tactiques politiques. Elle est d'une part, l'une des partis composants le gouvernement, et d'une autre part, elle joue le rôle de l'opposition.