« La nécessité de mettre en place, un plan de relance, méthodiquement construit à partir d'un diagnostic sans faille de la situation » L'investissement direct étranger (IDE) n'a pas été épargné des effets négatifs de la crise au premier trimestre 2020, du fait de sa diminution de (-95,8)%, passant ainsi de 1229,9 à 52,24 milliards d de dollars. Et pour rappel, la part de l'investissement étranger direct dans le PIB n'a jamais dépassé 3,8% au cours des dix dernières années. Dans le même contexte, Mohsen Hassan, expert économique revient sur la situation économique du pays via un post facebook rendu public. L'expert insiste sur la nécessité d'élaborer un plan de relance ambitieux et méthodiquement construit, à partir d'un diagnostic sans faille de la situation. C'est d'ailleurs la seule voie pour assurer la reprise économique dans le pays. Il est indispensable de repenser l'investissement public En plus des mesures d'urgence prises par le gouvernement et qui constituent une première couche de protection pour les entreprises et les salariés, M.Hassan estime qu'il est indispensable de repenser l'investissement public, en redonnant une vraie priorité à la modernisation des infrastructures les plus importantes. Un plan de relance efficace, ajoute-t-il, c'est un plan qui investira de nouveau dans les politiques publiques prioritaires (santé, éducation…) en s'inspirant des besoins essentiels de nos concitoyens, et en prenant conscience de l'interdépendance entre ces différents segments de l'intervention publique. La question du financement de l'investissement public et de la soutenabilité de la dette se pose sérieusement en Tunisie : « En réalité, si l'on s'endette pour investir, cela génère de la croissance qui à son tour engendre des recettes, à même de faciliter le remboursement. Le risque de reporter le fardeau sur les générations futures, survient si l'on s'endette pour financer le fonctionnement », a-t-il précisé. Plusieurs questions ont été posées par l'expert, auxquelles le gouvernement n'apporte nulle réponse, entre autres: va-t-on rompre avec les dogmes économiques du passé ? Jusqu'où l'Etat est-il disposé à s'engager via la dépense et la commande publique ? Va-t-on programmer et assumer des déficits budgétaires ? Va-t-on activer de nouveaux leviers de financement pour la relance ? Quel rôle devra jouer la Banque centrale de Tunisie dans cet effort de relance ? Faut-il instaurer de nouveaux impôts pour relever le niveau des recettes de l'Etat et se donner les moyens de régler les dettes qui naîtront de la crise ?