Le ministère des finances vient de rendre public et pour la première fois, un état des lieux sur l'endettement des entreprises publiques auprès de l'Etat. Après un rapport sur la physionomie financière des institutions publiques et un autre rapport sur l'endettement public, le ministère met à nu la situation alarmante de la majorité de ces structures. Est-ce un diagnostic final avant la prescription de la thérapie idéale à même d'assurer la pérennité de certaines d'entre elles ?Contraintes budgétaires obligent, le gouvernement a-t-il encore les moyens pour puiser dans ses réserves ou ses ressources pour voler à leur secours ? Le gouvernement Fakhfakh sonnera-t-il la fin de la partie et se désengagera-t- totalement des entreprises qui sont au bord de la faillite ? Les arriérés des crédits accordés aux Entreprises Publiques ont connu en moyenne, une hausse de 17% au cours des trois dernières années. Ils ont atteint 818 M.D en 2018 alors qu'ils étaient de 700 M.D en 2017 et 600.7 en 2016. Au terme du mois août 219, les arriérés des entreprises publiques frôlent les 800 MD dont 400 MD de prêts extérieurs rétrocédés. Selon le rapport sur la dette publique, au cours des 8 premiers mois de l'année 2019, les arriérés des Entreprises Publiques ont subi une légère baisse de 2% pour atteindre 800MD. Ceci est dû essentiellement à la consolidation des prêts accordés à l'ONAS, la SNCFT et à TUNISAIR. Côté recouvrement, ils n'ont pas dépassé la somme de 102.7M.D au terme des huit premiers mois 2019.Il est prévu que le volume des recouvrements pour les 4 derniers mois de l'année 2019 atteingne les 70 MD. Les principales entreprises endettées sont :la TRANSTU, laSociété Nationale de Cellulose et de Papier Alfa (SNCPA), la SACMO (Société d'articles de cycles et motocycles), l'ONH, El Fouladh et la BFME. Par ailleurs, Les arriérés des crédits extérieurs rétrocédés ont connu une forte hausse, passant de 251 M.D en 2016 à 382.5 MD en 2018. Les arriérés pour ce type de crédits représentent environ 40% du total des arriérés des crédits accordés aux entreprises publiques. La dépréciation du dinar, la baisse du cours du change du dinar et le creusement du déficit structurel pour bon nombre de ces entreprises dont la TRANSTU où les arriérés de la Société ont atteint 193 MD en 2018, ce qui représente environ 50% du total des arriérés des crédits rétrocédés. « Il est important de revoir la bonne gouvernance de certaines entreprises publiques qui manquent de visions prospectives pour leur secteur d'activité, afin d'éviter de les exposés à des risques », souligne le rapport du ministère des finances. Il s'agit essentiellement des entreprises qui souffrent de déficits cumulés structurels à l'instar de la Société Nationale de Cellulose et de Papier Alfa. Des entreprises ont été déjà liquidées, d'autres sont en cours de liquidation. La mise en place de plans de restructuration est indispensable pour sauver ce qui reste à sauver.