Noureddine Bhiri n'a pas digéré le fait que 94 députés aient voté pour la motion présentée par le bloc d'Abir Moussi. Il a dirigé ses flèches vers le mouvement Echaâb qui, selon lui a dévié de l'allégeance au président de l'ARP. Et comme le dit le proverbe : »Celui qui veut tuer son chien, l'accuse de la rage », et c'est ce qu'a fait le dirigeant d'Ennahdha, en accusant le Mouvement populaire d'alliance avec le PDL. Le président du groupe Ennahdha au parlement Noureddine Bhiri a accusé le mouvement Echaâb de connivence avec le parti destourien Libre (PDL). Si cette attitude persiste, elle rendra l'appartenance d'Echaâb à la coalition au pouvoir insensé, estime-il. Il a appelé le chef du gouvernement Elyès Fakhfakh à clarifier sa position sur la solidarité gouvernementale et le choix récent d'Echaâb de se positionner aux côtés de parties n'appartenant pas à la coalition au pouvoir. Le député a, également, reproché au mouvement Echaâb son refus d'énoncer dans le document gouvernemental, la solidarité parlementaire en ce qui concerne la relation avec les organisations nationales. Tous les partenaires d'Ennahdha dans la coalition au pouvoir ont approuvé ce principe à l'exception d''Echaâb, a-t-il regretté. Et d'ajouter, le mouvement Echaâb était censé soutenir la coalition gouvernementale. Mais il a choisi, lors de la dernière plénière, de s'aligner avec le PDL en votant pour la motion de ce parti et visé le président du parlement par des propos diffamatoires. Bhiri a tenu à préciser dans ce sens que pour Ennahdha qui ne cherche pas à attirer la sympathie d'Echaâb ni d'aucun autre parti, le plus important réside dans la solidarité pour ne pas déstabiliser la situation politique dans le pays. Il a rappelé que c'est justement son parti qui a appelé à l'élaboration d'un document de solidarité gouvernementale pour mettre fin aux tiraillements politiques entre les composantes de la coalition au pouvoir. La signature du document de solidarité gouvernementale proposé aux composantes de la coalition au pouvoir et aux parties qui soutiennent le gouvernement Fakhfakh a été reportée plus d'une fois. Encore ce vendredi, la présidence du gouvernement a annulé une rencontre prévue entre les représentants des partis formant la coalition au pouvoir pour signer le document de solidarité gouvernementale. Ainsi, le représentant d'Ennahdha, mouvement qui fait, pourtant, partie de la ceinture parlementaire du gouvernement considère que le parti de Mongi Rahoui est allié à l'opposition, alors, comme on le dit, « le chameau ne voit pas sa bosse ». Parce que le mouvement islamiste a le derrière sur deux chaises. D'une part, il appartient à l'alliance gouvernementale, alors que, de l'autre, il est en connivence avec Qalb Tounès et la Coalition Al Karama. Tout cela démontre qu'Ennahdha a le dos au mur, avec la perte de crédibilité de son chef et les dissensions au sein du parti. Noureddine Bhiri qui a un soutien indéfectible au chef du mouvement islamiste semble, cette fois-ci, mettre les pieds dans le plat. Et ce ne sont pas pareilles accusations qui va faire sortir de l'ornière et échapper à la menace de l'éviction de Rached Ghannouchi du perchoir de l'Hémicycle.