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Des châteaux en Espagne !
Publié dans Le Temps le 13 - 06 - 2020

L'affaire sur laquelle se penche actuellement la justice, concernant 43 Tunisiens, soupçonnés d'avoir acquis des appartements de haut standing en Espagne, suscite la colère des citoyens face au laxisme des autorités, censées sévir contre les malversations de tout genre qui ne sont plus pourtant un secret pour personne. Un laxisme qui frise la complaisance, qui ne devait plus avoir sa raison d'être, au sein d'un Etat de droit, en vertu duquel la suprématie de la loi est un principe constitutionnel intangible. C'est la raison pour laquelle, il y a en outre un certain sentiment de déception, qu'éprouvent notamment ceux qui ont connu l'ancien régime, depuis l'aube de l'indépendance et dont cette affaire leur rappelle, une autre similaire survenue dans les années quatre-vingt du siècle dernier. La similitude réside dans le fait que de hauts commis de l'Etat ont plongé dans moult malversations, à l'occasion d'acquisition par des étrangers de terrains de haut standing, dans une région touristique au Cap Bon tunisien et ce, en devise et sans passer par la banque centrale.
Trafic de devises
Même scénario en l'occurrence, avec le même procédé à savoir l'infraction au code des changes et de commerce extérieur. Des sommes ont été écoulées à l'insu de la Banque centrale, ce qui est susceptible de nourrir des soupçons sur le crime de blanchiment d'argent.
Ce qui est curieux c'est que, comme l'ont fait remarquer certaines sources dignes de foi, c'est la police espagnole qui serait à l'origine de la découverte de cette affaire, et l'enquête s'est poursuivie en Tunisie par la douane et la police économique sur commission rogatoire du pôle judicaire, pour la lutte contre la corruption.
Cela nous incite à croire à un laxisme suspect des responsables, qui a toujours été le même, toute proportion gardée, depuis l'ancien régime.
Ce laxisme se remarque par le laissez-faire, au sein du monde immobilier, où les prix ne font que galoper, alors que l'économie est à l‘agonie. Dans la plupart des pays européens, par exemple, les prix ont été révisés à la baisse, sauf dans les pays où la pratique de blanchiment d'argent est de cours.
Que pensez-vous, lorsque vous apprenez qu'aujourd'hui, malgré la crise économique et l'impact du confinement sur la situation sociale d'une manière générale, des terrains dans des endroits huppés sont vendus à 2000 ou même 3000 dinars le mètre carré ? Ceux qui achètent, érigent des immeubles de haut standing, pour vendre les appartements à des prix exorbitants.
C'est un autre aspect de la contrebande, telle que le marché parallèle qui a actuellement droit de cité, et les opérations se déroulent au vu et au su de tout le monde, y compris les autorités et les responsables. A titre d'exemple, le marché des cigarettes est commandé par les contrebandiers, qui fixent les prix et régissent la distribution.
Corruption à toutes les sauces
Un dossier relatif aux malversations relevées au sein même de la Régie nationale du tabac et des allumettes (RNTA) a été transmis au parquet. Par ailleurs, selon un audit du ministère de tutelle, de 2011 et jusqu'à ce jour, elle affiche constamment de grosses pertes financières et fait face à des difficultés menaçant la continuité de son activité. Entre contrebande et mauvaise gestion, les revenus de la RNTA risquent de partir en fumée pour longtemps.
Dans le cadre de la présente affaire, on enquête en outre sur des sommes en devises d'un montant de 12 millions de dinars, fruit de l'exportation illégale de plus de 12 tonnes de sucre, sans compter les marchandises importées illégalement, et payés en devises pour la somme de 188 mille dinars.
C'est donc une espèce de sauce où figurent tous les ingrédients de la corruption et du trafic de devises.
Trafic immobilier qui échappe à la banque centrale ?
Un agent immobilier doit respecter certaines conditions légales, dont notamment le fait d'identifier le bénéficiaire effectif et prendre des mesures raisonnables afin de s'assurer de son identité en utilisant des informations ou données obtenues de sources fiables. Il est tenu également d'obtenir des informations sur l'objectif et la nature de la relation d'affaires ainsi que pour identifier le client, vérifier son identité et s'assurer qu'il est soumis à une réglementation et à une surveillance en relation avec la répression du blanchiment d'argent et la lutte contre le financement du terrorisme.
La Banque centrale qui est la banque des banques a pour objectif principal de maintenir la stabilité des prix. Elle contribue au maintien de la stabilité financière de manière à soutenir la réalisation des objectifs de la politique économique de l'Etat, y compris dans les domaines de développement et de l'emploi. Elle œuvre pour une coordination optimale entre la politique monétaire et la politique économique e l'Etat. Parmi ses différentes fonctions, celle de contrôler la circulation des devises est primordiale. Cela évite les trafics et le blanchiment d'argent à travers plusieurs filières.
On se demande toutefois si des opérations similaires à celles survenues dans la présente affaire, peuvent vraiment échapper à la banque centrale ? Il faut être descendu de la dernière pluie pour le croire. D'autant plus qu'il y a eu des précédents et c'est souvent par une transaction que se termine l'affaire, et c'est ainsi que les mis en cause s'en tirent toujours.
Le ver est donc dans le fruit, et il importe de ce fait de procéder à une éradication de tous les secteurs sensibles de l'Etat. L'affaire est actuellement examinée par le pôle judiciaire, qui ne doit pas lâcher du lest comme dans certains autres affaires de malversations dont l'issue est restée inconnue, A titre d'exemple celle d'un ancien ministre nahdhaoui qui, après avoir touché un chèque d'un million de dinars, au profit de la Tunisie, ne l'a pas remis à qui de droit, selon les normes et en temps voulu. Omission ou erreur ? En tout état de cause, on ne sait pas au juste ce qu'a décidé le pôle judiciaire devant lequel il a comparu en clamant sa bonne foi. Certes celle-ci est toujours présumée, mais c'est au juge de se déployer pour éviter que les honnêtes gens paient pour ces mafieux. C'est là le fondement de la justice qui garantit l'égalité de tous devant la loi.


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