Les protestations d'El Kamour, dans le gouvernorat de Tataouine est le meilleur exemple qui reflète une absence de volonté politique pour résoudre les problèmes sociaux. Des promesses en l'air, suivies par des atermoiements et, surtout, une indifférence néfaste ont fait exploser la situation. Laissés d'attendre, les protestataires ont repris leurs mouvements de protestation, surtout que ces derniers vivent un chômage latent et qu'ils ne voient aucune perspective d'avenir. L'Union générale tunisienne du travail (UGTT) était partie prenante dans la signature des accords d'El Kamour, mais les derniers gouvernements ont fait fi de leurs promesses, pour laisser pourrir la situation et augmenter les sentiments de désespoir de ces citoyens qui avaient cru en l'honnêteté des promesses. Mais, hélas, rien ne perce à l'horizon, pour une possible solution à l'absence de développement et le chômage. Et on se demande jusqu'à quand cette situation et d'autres encore qui n'ont pas été réglées vont perdurer. Exaspéré, Noureddine Taboubi, secrétaire général de l'UGTT a informé les jeunes du gouvernorat de Tataouine qui observent un mouvement de protestation pour réclamer l'application de l'accord de Kamour, qu'il s'est engagé à appliquer les dispositions de ce document. Dans une déclaration aux médias, Taboubi a indiqué qu'il avait rencontré, mercredi matin, le Chef du gouvernement, après avoir reçu une lettre de l'Union régionale du travail à Tataouine, l'exhortant d'intervenir en vue de tenir un conseil ministériel pour résoudre la situation dans le gouvernorat sur fond des revendications de la coordination du sit-in El Kamour. Cette dernière réclame, également, la mise en œuvre des décisions du chef du gouvernement annoncées lors de sa visite dans la région le 27 avril 2017 et la réalisation des projets bloqués. Taboubi a affirmé qu'il avait convenu avec le chef du gouvernement de tenir une séance de travail à Tataouine entre les représentants du sit-in d'El Kamour et une délégation ministérielle, pour discuter de la mise en œuvre des dispositions de cet accord. Par ailleurs, la coordination d'El Kamour a indiqué sur sa page Facebook officielle, qu'elle ne participera à cette réunion que si le gouvernement s'engage à recruter 1500 chômeurs dans des compagnies pétrolières et 500 autres dans la société de l'environnement, en plus de l'attribution d'un budget annuel de 80 mille dinars à cette société. Cette coordination place, certainement, la barre très haute dans ses revendications. Mais, la sagesse veut que les gouvernants daignent l'écouter et discuter avec elle, tout en ne cherchant pas à cacher la vérité sur la situation actuelle du pays et en ne faisant pas de promesses qu'ils ne seront pas capables de tenir et d'honorer.