Contrairement aux attentes, l'inflation s'est repliée au terme du 1er semestre 2020 pour s'établir à 5,8%. La perturbation du marché dans la période de confinement n'a pas eu d'impact perceptible au niveau de l'indice des prix de la consommation familiale. Alors que certaines prévisions tablaient sur une hausse de 18% des prix au lendemain du déconfinement progressif sur fond de la baisse de la demande et d'une perturbation de la chaîne d'approvisionnement, l'inflation s'est maintenue à 5,8% contre 6,3% le mois précédent. En dépit de cette tendance baissière de l'inflation, certains experts et économistes appellent à faire sacrifier l'inflation au profit d'une relance ciblant l'investissement et la consommation. Selon le bulletin de l'INS, cette baisse est due principalement au ralentissement des prix de l'alimentation ainsi que ceux des services du transport et du textile-habillement. Une augmentation de 19,8% des tarifs de la SONEDE en juin Une augmentation de 1,6% des prix du groupe logement, eau, gaz, électricité et gaz a été observée en mois de juin après l'augmentation des tarifs de la SONEDE enregistrant une augmentation de 19,8%. Par glissement annuel, une hausse des prix des produits manufacturés a été toutefois enregistrée au cours de la même période de référence. Les prix des produits manufacturés augmentent de 6,8% (contre +7,5% en mai) en raison de la hausse des prix des produits d'habillement de 7,2% et des produits d'hygiène et de soins personnels de 9,2%. « L'inflation sous-jacente (hors produits alimentaires et énergie) se replie à 7,2% après 7,6% le mois dernier. Les prix des produits libres (non administrés) augmentent de 5,6% contre 6,4% pour les prix encadrés. Les produits alimentaires libres ont connu une augmentation de 4,8% contre 1,7% pour les produits alimentaires encadrés », indique la même source. La résistance de l'inflation face à la crise sanitaire pourra-t-elle tenir le coupdans les mois à venir ? Il va sans dire que la stabilité des principaux indicateurs monétaires soulève maintes interrogations. Sommes-nous en train de sacrifier la relance au profit de la stabilité du niveau général des prix à la consommation familiale et donc du pouvoir d'achat. La politique monétaire poursuivie par la BCT cible l'inflation. or plusieurs voix s'élèvent pour appeler l'institution d'émission de réduire davantage son taux d'intérêt directeur. L'objectif étant de stimuler l'investissement, assurer la reprise et préparer la relance pour faire face aux contrecoups socio-économiques de la crise sanitaire notamment au niveau de l'explosion du chômage et la baisse de la croissance en dessous de 6%.