En 1984, sortait le film français de Claude Zidi, «Les Ripoux». 36 ans après, l'on pourrait écrire un scénario applicable à la Tunisie, dans le milieu culturel, avec pour titre «12 mille dinars pour des Ripoux» ! Imaginons un lieu où le «crime» se déroulerait. Pourquoi pas la Cité de la Culture ? Très bien, disons la Cité de la Culture. Ce sera le cadre général de notre scénario. Quelle partie de la Cité ? Très bien, je suis d'accord avec vous : on dépasse l'entrée principale, première porte à gauche et encore à gauche, bien en face de la place des Théâtres ; même si l'histoire est «sombre», ce sera très bien pour la lumière. Les personnages principaux ? Disons un secrétaire général et un directeur administratif et financier, cela vous dit ? Deux fonctionnaires prêts à tout pour rester à leur poste respectif et continuer leurs magouilles. Maintenant, entrons dans l'histoire. A la suite du changement du ministre des Affaires culturelles, des plaintes ont été déposées auprès de la nouvelle personne en charge de ce portefeuille, avec preuves à l'appui : malversations, détournements de fond et de biens à des fins personnelles, vols de matériel et en tout genre, etc. Décision a été prise d'envoyer une inspection pour vérifier les comptes de cette institution artistique dotée d'une autonomie administrative et financière sous tutelle dudit ministère. La chose n'est pas bien vue du secrétaire général et du directeur administratif et financier. Et pour cause ! Si leurs magouilles sont dévoilées c'est le licenciement assuré. Il leur faut trouver une solution. Le directeur administratif et financier décide de prendre des congés et fuit dans sa ville d'origine. Le secrétaire général va chercher des appuis au sein du ministère des Affaires culturelles pour éviter de se faire éjecter. Après un certain temps, les deux reprennent leurs fonctions sans être inquiétés et ils peuvent continuer à magouiller. Comment cela se peut-il ? Tout simplement, ils ont trouvé la solution : verser chacun six mille dinars aux inspecteurs venus inspecter leurs actes passés. D'où le titre de notre scénario «12 mille dinars pour des Ripoux»... On pourrait imaginer une suite, comme certains films où l'on voit le 1, le 2, le 3 et parfois le 4. C'est vrai que cela ne serait plus un film mais une série. On pourrait même ajouter une touche de fantastique, des séquences dans lesquelles on verrait les principaux protagonistes manipulateurs et manipulés. Ils seraient soit des marionnettistes activant des pantins grâce à des fils ensorcelés, soit des personnes «marionnettisées», véritables béni-oui-oui, ou encore des personnes dont la simple vue de l'argent rendrait folles. Bref on peut scénariser plein de choses réelles. Parce que vous croyez que ce scénario c'est du cinéma... Et si c'était vrai... Z.H.