Le Centre national des Arts de la Marionnette (CNAM) connaît un trou de plus de 190 mille dinars dans son budget, pour des non-paiements qui lui sont dus. Mais ce chiffre pourrait être augmenté par des malversations et des vols commis par son secrétaire général et son directeur administratif et financier. En tout cas, requête a été soulevée auprès de la ministre des Affaires culturelles. Plus de cent quatre-vingt-dix (190) mille dinars, c'est l'une des sommes manquantes dans le budget du Centre national des Arts de la Marionnette, devenu institution artistique dotée de l'autonomie administrative et financière sous tutelle du ministère des Affaires culturelles, depuis la fin de la première moitié de 2018. Ce trou, dépassant les 190 mille dinars, est, si l'on peut l'écrire, «légal» puisque ce sont des impayés qui lui sont dus. Ainsi, à l'occasion de l'événement «Tunis capitale islamique de la Culture islamique pour 2019», Mohamed Hédi Jouini, alors directeur général de l'Etablissement national pour la Promotion des Festivals et des Manifestations culturelles et artistiques (ENPFMCA), a passé commande pour la fabrication de portes symbolisant la Tunisie, comme Bab El Khadra, Bab Saâdoun pour Tunis, El Skifa el Kahla, pour Mahdia, etc., auprès de la directrice générale du CNAM, à l'époque Monia Messaadi. Mohamed Hédi Jouini n'aurait honoré que 30 % de la somme indiquée sur le bon de commande. Le restant serait de l'ordre de 80 mille dinars. Vu l'état dans lequel se sont retrouvées ces portes, quelques temps seulement après leur création, comme le minaret de Bab El Khadra piquant du nez comme la tour de Pise, nous comprenons pourquoi l'ancien directeur de l'ENPFMCA n'a versé le reste de la somme... Monia Messaadi a, de nouveau, été nommée directrice générale du CNAM, après avoir fait un passage à la tête du Théâtre de l'Opéra. Mais Mohamed Hédi Jouini vient d'être remplacé par Youssef Lachkhem, qui lui-même avait été évincé du poste de directeur général du Théâtre de l'Opéra au profit de Monia Messaadi. Question : maintenant que Youssef Lachkhem est directeur général de l'ENPFMCA, paiera-t-il la somme due par l'établissement au CNAM, tenu par Monia Messaadi ? A propos de la direction du Théâtre de l'Opéra, elle devrait 29 mille dinars au Centre national des arts de la Marionnette. Quant à la somme due par la délégation culturelle de Zaghouan pour les décorations de l'aqueduc, elle se situerait entre 30 mille et 40 mille dinars. Que dire du décor du festival international de Carthage, dont la somme due s'élèverait à 26 mille dinars ? Et celui du pôle musique ? Une requête contre le SG et le DAF Plus de 190 mille dinars manquant pour non-paiements, mais combien pour vols ? C'est la question que l'on doit se poser. Nous croyons savoir qu'une requête, argumentée par des pièces justificatives de vols, a été soulevée auprès de la ministre des Affaires culturelles. Cette requête a été faite contre le Secrétaire général et le Directeur administratif et financier du CNAM. Ce n'est pas la première que ce genre de requête, du moins à notre connaissance pour le DAF, a été présentée au ministère des Affaires culturelles. Ce DAF, parachuté au CNAM par l'ancien ministre des Affaires culturelles, Mohamed Zinelabidine, qui ne savait trop quoi en faire, n'en est pas à ses premiers forfaits. A titre d'exemple, lors de la première édition des Journées des Arts de la Marionnette de Carthage (JAMC 2018), arrivé comme un cheveu sur la soupe, quelques jours avant le début de l'événement, il voulait s'attribuer un contrat de 5 mille dinars net comme financier sur la manifestation. Il a réduit, avec la bénédiction de Monia Messaadi, le montant des contrats des personnes ayant vraiment travaillé sur les JAMC, faisant porter le chapeau, à qui lui demandait des comptes, à Habiba Jendoubi, directrice la première édition des JAMC. Or, la personne qui a signé les contrats n'était pas Habiba Jendoubi, qui n'a eu aucun droit de regard dessus -et pour cause!- mais Monia Messaadi. Et l'on comprend aisément pourquoi... Donc, le SG et le DAF du CNAM sont carrément accusés de vols et preuves à l'appui. Et dire que ces deux-là ont été se faire graisser la patte au Koweït, en 2019, sous couvert d'une mission culturelle. On comprend, dès lors, pourquoi ils tiennent tellement à rester au CNAM...