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Les derniers imbroglios comiques de la saison !
Publié dans Le Temps le 18 - 07 - 2020

L'Assemblée des Représentants du Peuple, depuis plus d'une semaine, nous renvoie l'image d'une arène d'agitations anarchiques, conforme aux intentions des illustres auteurs de notre constitution de 2014. Une Constitution qui justifie les actes et leurs contraires. Une Constitution où tout le monde a toujours raison. Fait fortuit, jeudi 16 juillet 2020, Rached Ghannouchi, objet d'une motion de destitution de la tête du Parlement, « décide » d'intenter un procès en justice contre les députés du Parti Destourien Libre PDL, menés par leur cheffe de bloc, Abir Moussi, qui avaient occupé les tribunes de l'ARP et le siège du président de l'Assemblée, empêchant ainsi la tenue d'une plénière où il était question de l'élection des membres restant de la Cour Constitutionnelle. Un projet qui gît dans les tiroirs de l'ARP depuis 2014.
Certes, l'occupation des tribunes, qui a été jointe à un sit-in des signataires de la pétition de destitution de Rached Ghannouchi, est un acte extrême, mais légal par coutume.
Si le contexte ne permet pas de passer en revue le bilan de l'action parlementaire de chaque bloc à part, les mémoires de l'opinion publique ne cessent d'être rafraichies chaque matin au Bardo par un défilé d'anarchie qui ne dit pas son nom que la coalition El Karama par exemple, met en scène afin d'empêcher le déroulement normal des plénières. Une habitude qui n'a pas manqué, dans l'impunité régnante, d'atteindre le travail en commission. Résultat : l'ARP ne fonctionne plus sur le canevas des devoirs ayant motivé sa mise en place.
A coup de pétitions, plus bizarres et plus provocantes au bon sens les unes que les autres, il est devenu de notoriété publique que l'action de Makhlouf et de ses camarades bénéficie d'un soutien actif de la part de l'actuel président de l'ARP, de son bloc d'Ennahdha et de son bureau où Habib Khedher fait (et défait) la loi. Pendant plus de quatre mois, la Chambre des représentants n'a pas pondu un texte de loi orphelin, portant sur un problème « réel » de l'heure. D'autant plus que le pays a passé trois mois de confinement coronarien, avec son lot de dégâts qui se profilaient dans la rue.
El Karama, les enfants de Dieu !
Le nombre de scènes organisées par la coalition El Karama dépasse les limites du droit et de la récidive. Ce blocage bien organisé a duré cinq mois en vain, dans une impunité et un manque de responsabilité de la part d'Ennahdha et de ses représentants, lesquels ont fini par convaincre les plus hésitants qu'il s'agit bien d'un « parechoc» que Ghannouchi utilise afin de limer toute voix discordante au discours faussement unitaire du parti islamiste, embourbé, à ce qui transparait, dans la mise en œuvre de promesses qu'il a tenues non pas à son électorat tunisien, mais aux parties étrangères actuellement à l'œuvre en Libye.
Simultanément, le chef de l'ARP, qui doit son « intronisation » aux voix de Qalb Tounes, a multiplié les empiètements publics et discrets sur les prérogatives d'un chef d'Etat qui se drapait, puisqu'il est nouveau, dans une réserve qui a fini par énerver son électorat même, avant de susciter des interrogations très peu confortables quant au vrai rôle du Président de la République ainsi « humilié », au rythme des contacts informels de Ghannouchi avec le président turc Erdogan, et le chef du gouvernement de Tripoli, Sarraj, contacts passibles, en temps de paix, de la levée de l'immunité, et de plus chez la justice civile et militaire si affinité. Devant cette incurie ambiante, il était normal de dévoiler d'autres cartes, de ce plan visant de toute évidence à mettre l'ARP au seul service du bloc des Frères musulmans, à savoir celui d'Ennahdha, d'El Karama, et de Qalb Tounes qui semblait négocier de lourds dossiers de corruption touchant son chef Nabil Karoui.
Qalb Tounes joue sa survie
Tout ce programme est chapeauté par le bureau de l'ARP, où siège Habib Khedher, en ministre du roi, faisant des règlements et des textes de loi un torchon qui se prête en tout temps à leurs souhaits et phobies du moment. Dans ce paysage intervient le PDL (Parti Destourien Libre) avec sa fameuse devise d'entrée, l'éradication d'Ennahdha et de ses appendices en tant que représentation d'une mainmise du mouvement des Frères musulmans sur les institutions tunisiennes. Curieusement, Ennahdha, qui se prévaut de seulement 54 députés sur 217, se prenait pour un parti unique devant soumettre toute la structure parlementaire à son programme, tel que dicté par ses partenaires régionaux. Une tendance qui a enflé de jour en jour jusqu'à irriter certains partenaires de la Tunisie, tels que l'Algérie et l'Union Européenne.
Entretemps, la littérature d'Ennahdha, bien que de popularité décroissante, préfère toujours le double langage, afin de faire avaler ses acrobaties que certains de ses bases ont du mal à suivre. L'exemple le plus frappant, c'est la confiance offerte au parlement au gouvernement de Fakhfakh, lequel a aligné six ministres nahdhaouis pour se faire passer. Le hic restant était le refus catégorique du Président de la République et de son chef du gouvernement d'accorder ne serait-ce qu'un strapontin à Qalb Tounes, tenu par Carthage et l'actuelle Kasbah comme l'allégorie même de la corruption et de l'impunité négociées et négociables.
Aujourd'hui, Ghannouchi porte plainte, mais il ne se fait pas d'illusion. Car la recevabilité de ce dossier reste tributaire du bilan de l'ARP, de ses organes, et de son président pendant les cinq derniers mois. Un dossier de prévarications, de dépassements et d'entorses aux règlements de l'ARP, de loin plus épais que celui de l'occupation de la tribune par les députés du PDL et les autres signataires de la pétition sur la destitution de Ghannouchi, devenu ainsi «plaignant»!
Reste un précédent inoubliable : Pour la première fois, un chef de Parlement porte plainte en justice contre ses confrères, au mépris de toute solidarité cimentée, par la fameuse Constitution, par une immunité que le chef du parlement sait inviolable. Pire, l'actuelle ARP abrite certains députés qui ne sont en fait que des repris de justice, fuyant la Justice, dans le cadre de marchés conclus pour certains avec le cheikh en personne.
La plénière sur la destitution de Ghannouchi aura-t-elle lieu ?
J.E.H.


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