Depuis la révolution, le secteur du phosphate n'a cessé de subir les coutre-coup et avatars des sit-in, devenus monnaie courante mettant à plat la production dans le bassin minier. Cette année, la production globale du phosphate a baissé de 36% depuis le début de l'année et jusqu'au 31 juillet 2020 par rapport à la même période une année auparavant pour s'établir à 2 136 726 tonnes contre une prévision de 3 327 500 tonnes. Le secteur du phosphate demeure jusqu'à présent, un potentiel encore inexploré. Le dossier du bassin minier et de la production des phosphates, devenu un dilemme récurrent a été rouvert récemment. L'attention a été accordée vers la mise en place d'une vision stratégique pour un traitement global et durable des préoccupations profondes du bassin minier tenant compte des aspects économiques, sociaux, environnementaux de la région. En revanche, l'absence d'une stabilité politique laisse douter de toute percée voire avancée sur le plan économique. Un sarcasme qui nous ne laisse pas éloigné du spectre de « la faillite ». Sur un autre volet, le département de l'Energie, des mines et de la transition énergétique vient de publier un communiqué rendu public, traitant de l'aggravation de la situation du secteur énergétique dans le pays. Mongi Marzouk, ministre de l'Energie s'inquiète pour dire que la situation énergétique devient de plus en plus alarmante à cause des protestations et des sit-in. La Tunisie est dans l'incapacité d'honorer ses redevances envers ses fournisseurs en énergie Le ministre est on ne peut plus clair quant à la situation catastrophique des finances du pays d'une façon générale, et ses finances en matière de consommation d'énergie. Il a indiqué que l'arrêt de la production du phosphate qui dure depuis plusieurs semaines engendrera un manque à gagner pour le pays, en termes de rentrées de devises. « L'arrêt de la production des champs de pétrole et de gaz, dans le sud tunisien à cause du sit-in d'Al Kamour, a déstabilisé encore les équilibres de la balance énergétique. La Tunisie se trouve, depuis un temps, dans l'incapacité de payer ses redevances à ses fournisseurs en énergie, à l'intérieur et à l'étranger », a-t-il avoué. D'après lui, certains des fournisseurs du pays menacent d'arrêter leurs livraisons, et d'intenter des procès auprès des tribunaux, pour se faire payer. Selon le communiqué, le ministère a appelé les habitants des régions du sud à faire preuve de sagesse et savoir raison-garder pour mettre fin aux protestations et à prendre en considération la crise économique dont souffre la Tunisie, laquelle s'est aggravée par la propagation du Covid-19. Une rupture de l'approvisionnement en gaz est envisageable si le sit-in d'El Kamour continue Toujours selon la même source, l'arrêt de la production du pétrole et du gaz aux champs pétroliers du sud à cause du sit-in d'El Kamour, qui dure depuis des semaines, est venu approfondir la crise et place le pays sous la menace de la rupture de l'approvisionnement en gaz des stations de production d'électricité qui dépendent, d'une manière quasi-totale, du gaz naturel pour fournir le pays en électricité.