p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Les « oukases » qu'a abritées Dar Dhiafa à Carthage lors des tractations pour la formation des précédents gouvernement -qui ont tous capoté- Hichem Méchichi s'en est allègrement passé. Il a bien reçu les patrons des organisations nationales, des personnalités indépendantes et des figures de proue. D'ailleurs, encore hier, il recevait Mustapha Kamel Nabli, devait recevoir Mansour Moalla (rendez-vous reporté) et Taoufik Jbali. Les partis ? Ils n'ont pas eu la primauté. En fait, quoique le compte à rebours pour la constitution du prochain gouvernement se soit bel et bien enclenché, Hichem Méchichi reprend sur lui la fameuse formule de Talleyrand : « Doucement, je suis pressé ». p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Et, pourtant, le chef du gouvernement désigné sait parfaitement que le temps lui est compté. Le temps est compté pour le pays tout entier. Parce que la situation économique est intenable et que, sur le plan social, la précarité et la recrudescence de la pauvreté et du chômage, en plus de la rébellion à El Kamour et la grande déconfiture du Bassin minier, n'annoncent rien de bon. Au point que beaucoup d'observateurs craignent la libanisation de la Tunisie. Le Président, lui, rajoute à la psychose sociale, voyant partout des complots. p class="p2" style="text-align: center; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 12px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Obligation de résultats p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Méchichi avait annoncé deux conférences de presse par semaine. Rien n'y fit, sans doute parce qu'il ne veut pas reproduire les « insanités » qu'on débite de part et d'autre. Il s'est juste limité à une déclaration que lui ont arrachée les médias avant-hier à sa sortie du quartier général de Dar Dhiafa. Il n'a même pas formé d'équipe de conseillers. Il fait tout en toute discrétion. L'effet d'image négatif d'un Jawhar M'barek, négociateur en chef devant l'Eternel, il l'évite parcimonieusement. C'est d'ailleurs un signe distinctif des grands commis de l'Etat, des enfants de l'administration (c'est ce qu'il est) : la discrétion, quitte à faire dans le mystère. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Il aura au moins eu le mérite de la clarté, en répondant aux questions des journalistes. « Le programme est déjà prêt : stopper l'hémorragie au niveau des indicateurs économiques et sociaux ». Ou, encore cette phrase qui rompt avec la très grande assurance de Fakhfakh, lors du vote de confiance au Parlement : « Nous n'avons pas la prétention de réaliser un sauvetage ou une quelconque révolution économique ». Il ne se pavanera pas comme l'a fait Fakhfakh. Quant à l'urgente relance économique, Méchichi la renvoie à deux années encore. Tout à fait logique: rétablir d'abord les fondamentaux économiques, après on parlera de relance. Il s'assigne un objectif : « mon gouvernement sera celui des réalisations économiques. Et seuls comptent les résultats ». Une obligation de résultats et non une obligation de moyens. Cela prendra, selon lui, deux ans. Après on parlera de relance. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Oui, en fait, « Doucement, je suis pressé ». Or, nos partenaires internationaux (dont cet épouvantail du FMI) l'entendront-ils de la même oreille. Tout dépendra des gabarits du ministre des Finances et celui de la Coopération internationale qu'il choisira dans sa nomenclature gouvernementale. Et tout dépendra, surtout, de l'indispensable feuille de route du gouvernement. Mais se ranger, déjà, dans la logique des objectifs, voilà que cela s'apparente à du réalisme. Et loin des chimères. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Sauf qu'il y a quand même une urgence sociale et, par ricochet, économique. Il y a les vannes fermées par les sit-ineurs d'El Kamour. Il y a le Bassin minier et toutes les structures qui en dépendent. Cela n'attend pas. Et il y a les sinistres prophéties, comme celle de Rached Ghannouchi lequel nous annonce qu'il n'y aura plus de salaire, ni d'électricité, ni d'eau. Ghannouchi n'admettra cependant pas, si par malheur, ceci venait à se produire, que la gouvernance de dix années d'Ennahdha avec ses 70 ministres et plus, y est pour beaucoup. p class="p2" style="text-align: center; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 12px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Formule-bateau p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Et voilà que les paroles de Ghannouchi déplacent résolument le débat dans le champ politique. Méchichi a bien reçu les chefs des blocs parlementaires. Il s'est limité à les écouter, les laissant à leur faim. Dans cette même déclaration aux médias, il dit ceci : « Mon gouvernement sera celui des réalisations économiques et sociales. Et j'espère que la classe politique pourra trouver les consensus qui permettront de travailler ». p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Paroles en l'air tout au plus. Formule-bateau à propos de ces consensus dont il est le premier à savoir qu'ils sont utopiques. Et il en a eu l'illustration, en recevant les « ténors » des partis. Ces « ténors » qui ont accentué l'émiettement de la vie politique toute asservie à la ploutocratie et à la partitocratie. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Car lorsqu'un Seifeddine Makhlouf va lui dire qu'il a été élu pour gouverner, il y a là, déjà une pression qui pèse sur les épaules de Méchichi. Quand Zouheir Maghzaoui pose une condition à la participation de son parti au gouvernement, et que cette condition tient à l'exclusion d'Ennahdha, là on se demande pourquoi Maghzaoui n'a pas posé cette condition à Fakhfakh. Quand Mohamed Abbou monte sur ses grands chevaux pour dire que son travail de moralisation de la vie politique a été noyauté, c'est pour remettre sur la table ses revendications des ministères régaliens, tels l'Intérieur et la Justice. Quand Noureddine Bhiri lui parle de gouvernement d'Union nationale, c'est encore pour remettre en route le Cheval de Troie d'Ennahdha qui a quand même obtenu sept portefeuilles dans le gouvernement Fakhfakh. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Tout cela, préfigure de la bataille politique que s'apprêtent à livrer les partis, pourvu d'obliger Méchichi à former un gouvernement sur la base des quotas partisans. Et, nous revoilà repartis pour un gouvernement qui transposerait les conflits idéologiques. Et ce serait encore le blocage. L'inaction. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Pour l'heure on spécule. On dit que Méchichi formera un gouvernement de compétences. Soit, c'est la thèse la plus plausible. Mais qu'entend-on par compétences ? Compétences politiques ? Technocrates indépendants ? Toute une ambivalence. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"On oublie, cependant, Kaïs Saïed dans tout cela. On oublie qu'il a choisi Méchichi, précisément pour démanteler l'impératif partisan dans le gouvernement. Méchichi ne fera rien sans l'assentiment du Président. Ce sera, même, le gouvernement du Président. Parce que certaines têtes, Saïed ne veut plus les voir dans les parages... En attendant d'enclencher ses propres réformes : la révision du Code électoral, la Cour constitutionnelle et une révision dans les règles, de la constitution. Mais, dans tous les cas de figures, Méchichi, haut commis de l'Etat se comportera davantage en premier ministre qu'en Chef du gouvernement. Déterminismes administratifs, pour tout dire. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";" p class="p1" style="text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 13px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman"; text-align: right;"Raouf KHALSI