Disons que la compassion aveugle la raison. Espérons qu'elle n'aurait été la raison pour laquelle un malvoyant a été nominé pour occuper le poste de ministre des Affaires culturelles avant de se voir retirer de la liste des ministres proposés ... Une chose est sûre pourtant, cette décision gouvernementale cache en elle une action de communication trop populiste pour être appréciée en tant que telle. Car là aussi, il faut tâtonner longuement pour ne pas s'égarer et pour trouver la voie qui fera sortir du fond du gouffre une culture et ses branchements devenue ces dernières années synonyme d'abêtissement et d'abrutissement. La décision gouvernementale diront certaines mauvaises langues ‘'n'était pas clairvoyante. Sans y voir les conséquences, elle a été faite à l'aveuglette''. Soit. Mais elle a été certainement entreprise pour couper court avec les lobbies et leurs réseaux qui ont fait saigner à blanc la culture et ses fondements. Dans ce même ordre d'idées, rappelons que seule la haine est aveugle. Celle de voir un homme bardé de diplômes se propulser au devant de la scène culturelle. Et surtout d'y voir un danger imminent pour leurs intérêts personnels et une menace pour leurs multiples privilèges qu'ils ont amassé dans le silence sourd de la complaisance et la trahison. Disons aussi que la cécité a sa propre lumière qui montre le chemin à tous ceux qui y croient et qu'elle n'a jamais été un handicap devant la volonté de ces hommes et femmes qui ont pu faire des merveilles dans des domaines artistiques. Car s'agissant de Walid Zidi, bien que porteur d'un handicap physique celui-ci est avantagé par ses connaissances et surtout par ses capacités à apprécier l'art, la poésie et les belles lettres, lui qui joue du ûd et se joue des lettres et des mots pour en faire sa spécialité académique. Son doctorat ès lettres en poche l'homme à de quoi se targuer d'un cursus universitaire que ses semblables soi-disant voyants n'y ont pas accédé. Et pour revenir à la décision de nommer puis de retirer de la liste des ministres Walid Zidi, on aurait pu attendre de voir agir ‘'le non-voyant'' qui nous ‘'regarderait de toutes ses oreilles'' ! Servir la non-culture Disons tout de même, que parfois on risque de se croire à tort devenir myope alors qu'on est déjà aveugle ! Car nombreux sont ceux qui résumeront l'action culturelle à des déhanchements au rythme de chants syncopés, de barbouillage sur des toiles sans valeur, de paroles vaines qui s'envolent dans l'air. La décision gouvernementale voit et voyait les choses de cette manière-là, alors que disons-le sans risque d'erreur, la culture n'est jamais ces sottises présentées par des énergumènes qui ne savent apprécier et inviter sur des plateaux télévisés que leurs semblables. Et si la culture est devenue sous nos cieux synonyme d'activités vite troussées pour être vite oubliées, c'est parce qu'elle s'est mêlée aux dangers de la non-culture qui sent mauvais l'odeur écœurante de la corruption et de l'argent mal gagné. Alors que si l'on observe autour de nous la culture éclairée a toujours accompagné des transformations majeures du monde des idées actuellement et à travers l'histoire. Nous entendons parler ( et les exemples sont multiples) de la révolution française qui a abouti sur fond de musique classique et qui a apporté son lot d'éblouissement, émerveillement et changements ...