p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 12px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Semaine chargée pour le Chef du Gouvernement, non seulement à cause de l'attentat terroriste de dimanche dernier et des intempéries, mais au regard aussi de ce qu'il a promis de faire : les concertations permanentes avec les blocs parlementaires sur les programmes de relance socioéconomique du pays. A l'évidence, Hichem Méchichi veut tenir parole : la main tendue aux partis politiques, dès lors qu'il inaugure son mandat avec un avantage et un handicap, les deux à la fois. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"L'avantage, c'est que, tout en étant le Chef d'un gouvernement apolitique et composé d'indépendants-c 'est à dire en dehors des partis- il a quand même obtenu la confiance du Parlement. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Le handicap, consiste dans le fait que pas tous les partis ont été unanimes à lui accorder la confiance. Qui, jugeant que c'est « le gouvernement du Président » ; qui, nourrissant une sérieuse suspicion quant à l'indépendance de certains membres de la mouture gouvernementale. Apolitique par excellence, Méchichi se reconvertit de ce fait à la politique. Et il ne saurait faire autrement. p class="p2" style="text-align: center; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 12px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Suspicions autour p class="p2" style="text-align: center; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 12px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"d'un « Gentlemen's agreement » p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"L'ennui c'est que le Chef du gouvernement a donné matière à suspicion en recevant à deux reprises Nabil Karoui, le Président de Qalb Tounes. Et il l'a reçu deux fois l'espace de quatre jours. Auparavant, il avait reçu les secrétaires généraux des Organisations nationales. Il ne pourra, en effet, rien faire sans l'appui de ces organisations, dès lors qu'à l'instar de son prédécesseur, il s'apprête -sans vraiment chercher à choquer comme l'a fait Fakhfakh- à mettre sur pied certaines décisions nécessitant « des sacrifices ». Il s'est donc limité à tâter le pouls à Taboubi et Majoul. On les voit mal, cependant, consentir aux « mesures douloureuses » telles qu'annoncées dans un malheureux dérapage verbal par Fakhfakh. En tous les cas, il aura tout le temps de traiter avec les Organisations nationales, sans lesquelles aucune réforme économique, aucun réajustement social ne pourront se faire. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Mais, là où la suspicion s'amplifie c'est lorsqu'il reçoit à deux reprises Nabil Karoui, dont on pourrait, par extrapolation, dire qu'il était porteur d'un message, celui de ses alliés Ennahdha et Al Karama. Plus compliqué, cependant, de décrypter l'entrevue avec Anouar Maârouf, ancien ministre des Transports avec Fakhfakh et, de surcroît, confondu dans cette affaire de la voiture de service qui a indigné les Tunisiens. En plus, que représente Maârouf dans la hiérarchie d'Ennahdha, en dehors du fait qu'il est chouchouté par le Président du parti ? Là, c'est le brouillard. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Méchichi aura bien, par la suite, reçu Zouheir Maghzaoui, c'est-à-dire l'aile opposée, et secrétaire général du Mouvement Echaab, dont le parti, allié d'Attayar n'a pas voté la confiance pour le gouvernement, mais qui ne s'en est pas moins déclaré prêt à collaborer avec lui, à condition que la démarche gouvernementale soit marquée par la transparence. A croire, finalement que, faute de hiérarchiser ses consultations selon l'ordre et le classement des blocs au Parlement, Méchichi prend ce qui se présente à lui, quitte à jouer sur les antipodes. En tous les cas, sa démarche est saine. Celle des partis avec lesquels il veut conclure une espèce « Gentlemen's agreement », l'est sans doute beaucoup moins. p class="p2" style="text-align: center; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 12px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Libéré par le Président ? p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Le jour de la prestation du serment par le gouvernement Méchichi, Kaïs Saïed aura exprimé un coup de gueule pour le moins iconoclaste. Il aura dénoncé les « traitrises », « la connexion » de certaines parties avec le sionisme, mais il a surtout tenu à dire que Méchichi ne sera ni Premier ministre, ni secrétaire général du gouvernement rattaché au Palais. Cette formule de « gouvernement du Président », pourtant sortie par son allié Zouheir Maghzaoui l'irritait, en effet. Mais ce qui l'a surtout fait sortir de ses gonds, c'est ce « mensonge » accréditant la thèse que le Président aurait demandé aux partis de faire capoter le gouvernement Méchichi, en contrepartie de son engagement à ne pas dissoudre l'Assemblée. Il a aussi répondu du tac au tac aux accusations d'implication directe dans la formation du gouvernement, et ces accusations ont été formulées par les députés d'Al Karama. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Tenons-nous-en, cependant, à l'affirmation solennelle du Président quant au statut de Chef du gouvernement de Hichem Méchichi. Celui-ci doit-il aveuglément prendre cela pour de l'argent comptant ? Et, ce va-et-vient de Nabil Karoui qui a lancé de véhémentes frondes contre Saïed, ne feraient-ils pas tressaillir ce dernier ? p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Il est évident que Méchichi veut ménager le chou et la chèvre. Ce qui est sûr, c'est qu'il ne trahira pas le Président. Ce qui représente, en revanche, une sérieuse contrainte, c'est que c'est bien l'Assemblée qui lui a conféré sa confiance. C'est dans cet esprit qu'il cherche à instaurer un climat serein avec l'ARP. « La détente, l'entente et la coopération », aurait dit De Gaulle. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Il y a néanmoins un hic. Et ce hic tient au remodelage annoncé au sein de l'hémicycle. Méchichi n'aura plus à traiter avec ceux qui lui ont accordé leur confiance. Il devra trouver le meilleur filon pour ne pas se laisser asservir par les nouvelles alliances qui sont en train de se nouer. Et, surtout, cette alliance que Hassouna Nasfi (Président du Bloc « La Réforme ») a qualifiée de contre-nature : ce deal entre Qalb Tounes et le Mouvement Al Karama sous la houlette d'Ennahdha et avec l'apport d'Al Mostakbal. Le but ? La majorité absolue au Parlement quoique les chiffres ne suivent pas, du moins sur le papier. En parallèle, et pour contrer cette nouvelle Troïka, Tahya Tounes et le Bloc National entendent fédérer. Idem pour le bloc de La Réforme et le Bloc démocrate (Attayar et le Mouvement Echaâb). p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"A priori, deux pôles se dégageraient de ces nouvelles alliances et des contre-alliances. Or, Méchichi gagnerait à rester équidistant et à égale distance des uns et des autres. Parce que l'enjeu reste, justement, ce gouvernement formé en dehors des partis. Et, au-delà de cet enjeu, les partis -et surtout ceux qui ont donné leurs voix à Méchichi- attendent de ce dernier un renvoi de l'ascenseur. Ils ne s'accommoderont pas longtemps d'un gouvernement apolitique. En filigrane, il s'agira pour eux d'éloigner Méchichi de Saïed. Sauf que personne n'aura rien à y gagner. Hichem Méchichi a besoin de temps. Travailler avec deux épées de Damoclès suspendues sur la tête, est tout simplement impossible. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 12px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";" p class="p3" style="text-align: right; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"R.K.