La campagne oléicole 2019/2020 promet de bons résultats. Une récolte record d'huile d'olive est attendue. Elle s'élève à 400 mille tonnes soit largement plus que le double de celle de la saison 2018-2019 (140 mille tonnes). A cet égard, le meilleur record national de production de l'huile d'olive jusque-là s'élevait à 340 mille tonnes, en 2015. La Tunisie est dépositaire d'un riche héritage variétal grâce à sa situation géographique, au croisement de nombreuses civilisations, au carrefour des routes commerciales entre l'Orient, l'Afrique et l'Europe, et grâce aux migrations des populations andalouses. Néanmoins, la Chemlali et la Chetoui, sont les principales variétés cultivées en Tunisie, bien qu'il en existe d'autres, dites secondaires, plus spécifiques à de petites régions à l'instar de la Oueslati, la Chemchali, la Zalmati, la Zarrazi, la Gerboui et la Sayali, et encore d'autres variétés cultivées dans des zones plus restreintes. La filière oléicole constitue une composante principale des secteurs agricole et agro-alimentaire. Elle contribue à la réalisation des objectifs nationaux de croissance économique, de sécurité alimentaire, de création d'emploi, d'accroissement des recettes d'exportation. En volume de production, la Tunisie se trouve au second rang au niveau mondial après l'Union européenne et au quatrième poste par pays après l'Espagne, l'Italie et la Grèce. Pour 2019-2020, la production est estimée à 400 000 tonnes «Une saison exceptionnelle et record» a souligné Chokri Bayoudh, PDG de l'office nationale d'huile à RTCI. Toutefois, elle connaît de forts écarts d'une année à l'autre, dus à divers facteurs tels que la productivité alternante caractéristique de certaines variétés, la pluviométrie et les pratiques culturale. La production tunisienne d'huile d'olive devrait fortement chuter durant la campagne 2020/2021, étant donné que la filière oléicole nationale traverse l'année défavorable du cycle de production des oliviers. Elle serait de l'ordre de 150 mille tonnes. Ce repli de la production devrait engendrer un recul des exportations à 100. 000 tonnes, selon le PDG de l'ONH. Miser sur l'exportation Les exportations tunisiennes d'huile d'olive se sont établies, à 350 mille tonnes pour une valeur totale de 2 milliards de dinars (5% du budget national) sachant que plus de 150 mille tonnes, soit 80% de la quantité exportée était destinée au marché de l'Union européenne. «Nous avons pu honorer nos engagements malgré le Covid. Ces bons chiffres confirment que le marché des exportations tunisiennes d'huile d'olive n'a pas été impacté. La Tunisie est devenue le premier exportateur sur le marché canadien ou 7000 tonnes en huile conditionnée ont été vendues sur ce marché porteur. Le reste soit 70% est exporté vers le marché européen. En cette période exceptionnelle, la commercialisation de l'huile d'olive tunisienne a relativement bien réussi à poursuivre son activité et à atteindre les marchés étrangers même l'Espagne, notre principal concurrent. Ceci est lié à nos prix compétitifs et la qualité de notre huile extra vierge «, souligne le PDG de l'Office. La production d'une huile d'olive de qualité et la promotion de la consommation sont des passages incontournables pour dynamiser le commerce au niveau du marché international. Signalons que cette année, le monde de l'huile d'olive fête la 60e anniversaire de l'huile d'olive extra-vierge. Toute une stratégie est élaborée par l'office nationale de l'huile pour permettre à l'agriculteur de constituer un stock, en lui accordant des primes afin de résorber l'excèdent de production . K.B.