A plus forte raison, quand le crime est abominable, sans compter le fait que tout crime, est, par essence, abominable, lorsqu'il s'agit d'en appeler à la sentence extrême, sur le coup d'une émotion, qui ne peut épargner personne, et qui prend les allures, bien souvent, d'un séisme, qui vient ébranler, d'une seule secousse, d'un même mouvement, toute l'opinion publique, horrifiée devant l'étendue de la catastrophe, lorsqu'une jeune fille est violée, puis égorgée er jetée dans un fossé, lorsqu'une femme est écrasée sciemment par une voiture, puis enterrée encore vivante, par son conjoint, il est clair que cette même « opinion publique », ne va sans doute pas, et parce que c'est le propre de la nature humaine, de s'émouvoir et avec démesure, devant ce qui ne peut que choquer et affliger, réprimer une irrépressible envie, d'une vengeance, au moins égale, au crime qui aurait été commis. Ce qu'on appelle un « crime sanglant ». La peine « capitale » n'a jamais dissuadé un criminel, de perpétuer son crime. Elle n'a jamais, et c'est éprouvé dans plus qu'un pays de par le monde, inversé la courbe de la criminalité, ni découragé quiconque, qui serait pris, d'un soudain accès de folie et de démence, à passer à l'acte, à l'occasion, pour commettre les plus terribles exactions qui puissent se trouver, n'étant pas en mesure, au moment d'accomplir son crime, de jauger de ce qui en adviendra après. La peine de mort aurait arrêté tous les criminels de la terre, cela serait de notoriété commune, et il serait donc, superflue de revenir sur la question, à chaque fois que l'abject est commis. Pourquoi alors, remettre le débat, au-devant de la scène aujourd'hui ? Parce que ce débat s'il en est, presque aussi vieux que le monde, ressurgit, à chaque fois que l'émotion, la douleur et la peine, l'emportent, et c'est d'abord dans l'ordre des choses, sur la raison. Il est clair que l'on serait enclin, de prime-abord, à demander, à exiger même, la pire des sentences, pour le tueur de la jeune « Rahma ». Mais il est clair, aussi, que nous aurions tort de le faire. Tout comme il s'avère, incongru, de remettre, en liberté, un criminel, sachant que, s'il est passé de l'autre côté, en commettant l'irréparable, ça lui sera facile de recommencer. Récidiviste ? Il s'agira, après coup, de veiller à ce qu'il ne puisse plus jamais, recommencer. En » l'éliminant » par exemple ? p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Toujours trembler, dans sa posture de juge, et de juré, devant la simple idée, d'avoir, en toute bonne foi, condamné un innocent, à la peine capitale. Parce que, lorsqu'il sera mort, il ne sera plus possible, de réparer l'injustice. Qui a donc le courage, de porter, toute sa vie, le poids de cette responsabilité ? Et d'en assumer la décision jusqu'au bout ? p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Mais ce n'est pas la seule raison. Il y en a d'autres, qui relèvent de la morale, et de la raison réunies. Et de la responsabilité collective, tout comme celle, politique, qui doit s'élever dans les hauteurs, et ne pas se résigner, pour plaire, à amorcer une pente descendante. Le populisme n'est pas porteur d'échappées belles, et ne peut déployer des ailes pour s'élever dans les airs. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Il faudrait relire le discours, qu'a prononcé Robert Badinter, un certain 17 septembre 1981, sur l'abolition de la peine de mort en France. Un choix si difficile, un choix, pas forcément populaire, mais un choix qui en appelle, à ce qu'il y a de plus responsable, chez ceux, qui devront un jour, qui auront un jour, à prononcer la sentence. Et doivent trembler d'avoir à en porter le poids, toute leur vie. C'est un choix difficile, mais c'est un choix ô combien nécessaire... Et courageux.