Le défenseur international tunisien Alaeddine Yahia, libéré par Sedan, a officiellement signé avant-hier un contrat de six mois avec deux ans en option en faveur de l'OGC Nice. Le joueur passe ainsi de la Ligue 2 française à l'échelon supérieur de la Ligue1. Le défenseur ne disputant pas la CAN, du coup, Nice a flairé la bonne affaire en allant le chercher à Sedan. Yahia, 26 ans, a participé aux deux séances d'entraînement programmées mercredi par l'entraîneur Frédéric Antonetti pour la reprise des Niçois et a été présenté à la presse dans l'après-midi. «J'ai donné ma parole à Nice avant Noël, en sachant que je ne pourrais signer qu'à partir du 1er janvier. Entre temps Rennes m'a approché, notamment son nouvel entraîneur Guy Lacombe que je connais bien puisque c'est lui qui m'a fait débuter en L1 à Guingamp. Il me proposait même un contrat plus long qu'à Nice. Mais je suis un homme et je n'ai qu'une parole», a déclaré le néo-Aiglon sur le site du club. Le défenseur, passé par Guingamp (L2) (2001-2004), Saint-Etienne (L1/2004-janvier 2005, puis 2005/2006), Southampton (2e div. anglaise/janvier 2005-juin 2005) et Sedan (2006-2007), pourrait débuter dans son nouveau club dès demain à l'occasion de l'entrée en lice de Nice en Coupe de France face au Havre (L2). Pour cette rencontre, l'OGC Nice sera privé de deux défenseurs, Onyekachi Apam et Cyril Rool, ainsi que du milieu de terrain David Hellebuyck, tous trois suspendus pour un match. De son expérience britannique, il garde un bon souvenir : « En Angleterre, j'ai surtout appris le professionnalisme. J'ai appris là-bas l'expérience du haut niveau, car il faut toujours aller à 200 à l'heure là-bas. » Avec la sélection tunisienne, Yahia parfait cette expérience grâce à des matchs de haut niveau : « Disputer les Jeux Olympiques, la Coupe d'Afrique des Nations ou la Coupe du Monde, ça permet de connaître le goût de la pression. » Désormais, Nice espère profiter du talent et de l'expérience de ce défenseur qui a livré les propos suivants à Football365 et Mercato365.
- Alaeddine Yahia, 2008 commence bien pour vous : vous retrouvez la Ligue 1 en passant de Sedan à Nice... - Ça fait plaisir de retrouver l'élite. A moi de faire mes preuves et d'être bon pendant l'absence de Kanté et d'Apam qui vont à la CAN. Il y a une carte à jouer. J'ai une option de deux ans, ce n'est pas à négliger. A moi de faire mes preuves. On verra selon mes performances. Si ça se passe bien dans les quatre matchs que je devrais faire, le club et moi nous aurons peut-être intérêt à lever cette option de deux ans. J'étais en fin de contrat à Sedan dans six mois. Là, je serai en fin de contrat en juin, mais en Ligue 1 et avec une option de deux ans en plus.
- Vous auriez pu broyer du noir en jouant à Sedan, en n'étant pas retenu pour la CAN avec la Tunisie, finalement, vous retrouvez le sourire non ? - Bien sûr, ça fait plaisir. Surtout que je retrouve un club de Ligue 1 où il y a un très bon état d'esprit. Il y a une belle homogénéité entre les jeunes et les anciens. C'est un challenge alléchant. J'ai eu la chance de discuter avec Roger Ricort et Frédéric Antonetti. Leur discours est très bien passé. J'ai adhéré tout de suite et j'ai foncé.
- Qu'un club qui fonctionne bien vienne vous chercher en L2, ça doit être valorisant ? En plus ce n'était pas le seul puisque Rennes était aussi intéressé. Vos performances guingampaises et stéphanoises n'ont pas été oubliées... - Il ne faut pas oublier l'année dernière avec Sedan. Après mon opération des ligaments croisés, j'ai enchaîné les douze derniers matchs. J'ai fait de bonnes prestations. Je pense avoir le niveau pour jouer en Ligue 1. Après ma blessure, j'ai pris du recul et je me suis forgé un caractère. Je me suis dit : « Fini le temps de rigoler, concentre-toi sur ta carrière. »
« Une petite pression positive » - Cette blessure grave, qui tombait mal, comment l'avez-vous surpassée ? Avez-vous eu peur que votre vie sportive soit bouleversée ? - Le 12 juillet 2006, jour où ça m'est arrivé, j'ai vraiment pris un énorme coup sur la tête. Je venais de signer dans un club, Sedan, où je pouvais enchaîner une saison entière. Depuis ce jour-là, je me suis forgé un mental et un caractère fort. Ma carrière a vraiment commencé ce jour-là.
- Vous aviez besoin de cela pour vous rendre compte qu'une carrière peut tenir à un fil ou à un ligament ? - Avant je croyais trop que le football c'était de la rigolade. Cette blessure m'a fait du bien, surtout mentalement. Ajouté à la naissance de mon fils, cet événement m'a permis de comprendre que le football n'était pas une plaisanterie, mais bien un métier.
- Vous avez la chance de pouvoir rebondir à Nice... - Si on peut rééditer lors de la deuxième partie de saison les résultats de la première, on signe tout de suite. Il y a des joueurs de grosse qualité, des éléments d'expérience. Tout cela, c'est bon. On sait que rien n'est acquis, que Nice a vécu une saison difficile la saison passée. Là, ce n'est que du bonheur. Ce qu'ils font aujourd'hui, c'est vraiment fort.
- La défense niçoise est un des points forts cette saison : en tant que recrue, et avec les absences d'Apam et Kanté, à la CAN, et d'Hognon, blessé, sentez-vous une pression supplémentaire ? - Je ressens juste une petite pression positive, car c'est un beau challenge. La défense a été très performante lors de la première partie de saison, mais je ne me mets aucune pression négative.