La pandémie a pris de la vitesse et la propagation du virus est exponentielle. Tous les jours les citoyens sont confrontés à des chiffres alarmants qui augmentent encore plus le stress ambiant amplifié par les diagnostics multiples des praticiens. Les mesures du gouvernement, y compris le couvre-feu dans le Grand Tunis, ne font pas l'unanimité. Où va-t-on comme ça ? Les Tunisiens, comme partout dans le monde, vivent avec une grande angoisse les péripéties bizarres de la pandémie du Coronavirus dans sa deuxième vague. Partout les débats sont les mêmes et les questions se répètent. Plusieurs facteurs augmentent tous les jours le stress ambiant. En premier lieu, il y a la litanie de nombre des morts quotidiens qui fait craindre le pire surtout qu'il ne se passe pas un jour sans qu'on compte un médecin, ou un professionnel de la santé qui s'en va ! En plus, on croise tous les jours, sur Facebook, des noms d'amis qui meurent. Ceci est nouveau. Lors de la première vague, les morts n'ont heureusement pas été nombreux. On a aussi cru que la pandémie tue souvent les gens âgés et malades. Ce n'est plus le cas. La mort de cette affreuse pandémie est devenue aveugle. Elle frappe tous les âges et toutes les conditions. Trump lui-même a été atteint ! Des politiciens, des députés, des ministres, des célébrités ! Ce visage-là fait peur ! Très peur ! On a peur pour nos enfants Ensuite il y a les enfants. Chaque famille est plantée quotidiennement devant la télé pour le journal de 20 Heures. C'est vrai que les statistiques de la propagation du virus dans les écoles restent dans des proportions minimes, mais tous les jours ça augmente ! Le corps enseignant a peur et il déteint sur les élèves, qui eux aussi se sentent menacés. Les parents sont partagés entre leur désir de voir leurs rejetons finir leur année scolaire et la peur qui les taillade tous les jours quand ils envoient leurs enfants à l'école. Echaudés par la dernière année scolaire, sauvée in extremis, ils voient la menace d'une année blanche s'agrandir. Ceci aussi fait peur ! L'état lamentable de nos hôpitaux n'est pas en reste. Nous n'avons pas les moyens nécessaires pour faire face à une explosion généralisée de contaminés et des morts. Nous n'avons et n'aurons pas de sitôt suffisamment de lits et suffisamment d'appareils nécessaires pour sauver les malades s'ils dépassent un certain nombre par jour. Nos médecins et nos professionnels de la santé sont mal protégés, mal équipés, mal ou pas du tout payés et ils sont livrés à eux même et au système D dans des hôpitaux qui manquent de tout et en premier lieu de suffisamment de professionnels. Ceci aussi fait peur ! Gouvernement débordé En plus de toutes ces peurs, nous sentons le gouvernement complètement déboussolé devant la propagation galopante de la pandémie. Nous pouvons comprendre qu'à l'instar de la majorité des pays, le nôtre aussi ne peut plus supporter un confinement généralisé qui mettrait l'économie encore plus en péril. Mais nous ne pouvons pas comprendre que le gouvernement soit largué comme il est. Le ministère de la santé a un discours pas trop scientifique, pas sûr de ces hypothèses. Il a en plus une mauvaise communication qui augmente encore plus notre stress. Le chef du gouvernement est accusé de tout part, tiraillé qu'il est entre les appels au confinement général et les soucis de l'appareil économique qui souffre encore de la première vague. Du coup, même les décisions qu'il prend arrivent trop tard et semblent être incomplètes, voir inopérantes. Les politiciens de tous bords se déchirent suffisamment à l'assemblée et sur les plateaux télé pour pouvoir concevoir des réponses que les citoyens attendent. Ceci fait peur et très peur. Voilà pourquoi les tunisiens sont aujourd'hui déboussolés face au Covid-19 comme ils n'ont jamais été ! Voilà pourquoi on se demande vraiment par quel miracle va-t-on s'en sortir de cette pandémie. A.L.B.M.