p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 13px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Le Temps - Slim BEN YOUSSEF p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Dans ses allocutions à la télévision, le Mechichi a toujours fait court. Beaucoup trop court. Cette fois-ci, pour sa toute première interview, accordée dimanche à la chaîne nationale, ce n'est pourtant pas le contraire qu'on pourrait lui reprocher. Peut-être, un tout petit peu quand même, après tout... Mais pas d'avoir veillé, en tout cas, à revenir, globalement, et en l'espace d'une heure et demie, sur les thèmes les plus « flamboyants » de l'actualité nationale, témoignant, certes, d'une posture visiblement flegmatique, doublée d'un esprit de synthèse un peu plus développé que la moyenne. En gros, pas d'avoir gagné manifestement en longueur, au niveau de la forme, mais d'avoir été beaucoup trop court, plutôt sur le fond... Déception. Sur le plan sanitaire, priorité absolue compte-tenu du contexte pandémique actuel, le président du gouvernement n'a, décidément, rien apporté de réellement nouveau dans cette interview. Même discours, ressassé en langue de bois : son gouvernement « ne restera pas les bras croisés et surmontera cette crise grâce aux efforts de tous les acteurs ». Pas question de reconfiner le pays, ni d'improviser, d'ailleurs, les mesures pour gérer la crise : « cette mission revient à la commission scientifique, le gouvernement ne fait que traduire ses recommandations ». S'ensuivra un long rappel de toutes les mesures de prévention prises par son gouvernement, et déjà connues par les Tunisiennes et les tunisiennes. Le Covid total ! « Nous allons mettre des masques à disposition des classes défavorisées », promet-il. « Nous avons injecté des fonds supplémentaires pour acquérir des équipements sanitaires et renforcer les ressources humaines », assure-t-il. « Le système de la santé publique souffre particulièrement d'un manque de ressources humaines », remarque-t-il. « Nous allons renforcer les ressources humaines et améliorer le niveau des équipements », promet-il encore. « Nous avons décidé de considérer le Covid comme une maladie professionnelle », rappelle-t-il, en précisant que la majorité du personnel médical et paramédical contaminé, a contracté le virus plutôt dans le secteur privé. Le président du gouvernement a abordé, dans le même cadre, la question de l'exploitation de la situation épidémique par certains laboratoires : « Nous multiplions les opérations de contrôle et d'inspection », rassure-t-il, signalant que les laboratoires ayant dépassé le tarif fixé par l'Etat ont été pénalisés. « Nous n'hésiterons point à passer carrément à la réquisition, s'il faut », a-t-il menacé. Le Mechichi a indiqué que son gouvernement fait de son mieux pour trouver « un équilibre entre le respect des protocoles sanitaires et la situation économique », et n'a pas pu s'empêcher de répondre aux protestations des artistes qui ont déploré l'arrêt total de leurs activités : « Nous avons besoin des gens de la culture pour divertir le peuple ». Une maladresse de discours, qui a provoqué immédiatement le tollé sur les réseaux sociaux et n'a pas manqué de raviver encore la colère de ces « gens de la culture » qui ont fustigé l' « inculture » et le manque de tact du président du gouvernement : « nous ne sommes pas des clowns », ont-ils marmonné sur les réseaux sociaux. Les réformes, c'est pas demain la veille ! Sur le plan économique et financier, le président du gouvernement s'est penché, cela va de soi, sur le projet de la Loi des Finances 2021, proposé par son gouvernement : « la situation des finances publiques est très difficile », s'est-il alarmé. « Nous allons présenter les chiffres tels qu'ils sont. C'est l'unique moyen de rétablir la confiance », a-t-il promis, n'ayant visiblement aucun argument pour défendre son projet de la loi des finances, qui suscite déjà les réticences et la déception de l'opinion publique nationale. Avant de conclure : « Nous ne pouvons entamer aucune réforme sans connaitre la situation réelle des comptes ». Une déception de plus pour les Tunisiennes et les Tunisiens qui attendaient justement des réformes, qui ont l'air de ne jamais arriver... Sur un autre front, le président du gouvernement n'a rien apporté de nouveau, non plus, concernant la crise d'El Kamour : « Les engagements de l'Etat doivent être tenus, même si je ne suis pas vraiment d'accord pour la question des entreprises de l'environnement », a-t-il avoué. Avant de hausser le ton : « La vanne ne doit pas rester fermée et nous n'allons tolérer aucun arrêt de la production dans n'importe quel secteur ». Conclusion : rien de concret, ni de réellement décisif pour mettre fin à une crise qui a pourtant trop duré. Une déception de plus... Par ailleurs, Hichem Mechichi n'a pas manqué de revenir sur sa relation avec le président de la République, que tout le monde croit tendue : « Sur le plan humain, notre relation est excellente. Elle est basée sur le respect mutuel », a-t-il bluffé. Avant de recadrer explicitement le Président: « Sur le plan institutionnel, cette relation est, cependant, régie par les dispositions de la constitution qui fixe les prérogatives de chacun. », a-t-il rappelé, expliquant par la même occasion le limogeage du ministre des Affaires culturelles qui n'a pas respecté, d'après ses mots, « le devoir de réserve et la discipline gouvernementale ». Voilà qui est dit... Un peu plus d'un mois après son intronisation, le président du gouvernement a beau avoir du pain sur la planche. Mais en faisant lever de la pâte molle, il n'a pas réussi, en fin de compte, à trop convaincre son monde dès sa toute première interview télévisée. Trop de généralités dans son discours, trop de réflexions déjà serinées par le passé, que des « confidences » exprimées en langue de bois, quelques bourdes de communication à noter par-ci par-là, et surtout, toujours pas de vision claire, ni de réformes, et encore moins de mesures phares à adopter sur le court et le moyen terme. Les Tunisiennes et les Tunisiens restent sur leur faim... En réalité, ils sont profondément déçus. p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"