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Condamnez nous...sans appel !
Publié dans Le Temps le 14 - 11 - 2020

p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Jameleddine EL HAJJI p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Selon notre auguste Constitution, la santé relève des droits fondamentaux de l'homme, au même titre que l'air que l'on respire. En réalité, la santé du citoyen est devenue une marchandise soumise à toutes les spéculations. Non pas par l'Etat, puisqu'elle est promue en secteur pouvant être assuré par les privés, ces mécènes venus « soutenir » l'effort de l'Etat en la matière. Dans ce marasme généralisé, nous assistons chaque semaine à des dizaines de médecins et de personnels paramédicaux, qui prennent le large, vers des horizons meilleurs.
Parmi les dominantes de la crise qui nous frappe depuis un an presque, à la faveur du coronavirus, la plus explicite est celle se rapportant à la « force centrifuge » que les cliniques privées ont réussi à se forger au sein de l'appareil sanitaire national. Un secteur qui a fait son entrée dans le tissu médical tunisien, non pas sur la base de besoins publics de santé, mais de cupidité mercantile des plus scandaleuses, puisque les cliniques privées ont vu l'Etat leur accorder toutes les facilités et autres subventions, dans le cadre, non pas de faire face à la prolifération de certaines maladies, ou l'élargissement du champ des services sanitaires au profit de la population. La médecine privée a été conçue au départ comme appendice au tourisme, à même de favoriser l'entrée d'un surplus de devises étrangères, cet élixir au nom duquel le secteur sanitaire a été pratiquement sacrifié.
Caution de la mort de la morale
La preuve, les objectifs premiers ayant présidé au lancement de ce nouveau secteur, moyennant des milliards de subventions des caisses de l'Etat, et autres avantages immobiliers, ont favorisé l'installation de ces cliniques dans les zones les plus huppées de la capitale et des grandes villes où transitent des « clients riches » et rarement des patients. C'est un secteur destiné franchement et explicitement aux étrangers et non aux citoyens ou patients tunisiens. Un secteur géré plus par le code des investissements que par la déontologie de la médecine.
Subrepticement, ce secteur n'est pas né comme un appui parallèle à la médecine du peuple, mais comme un secteur concurrentiel à l'Etat, sur un produit qui, jusqu'aux années 1980, était l'apanage exclusif de l'Etat. La preuve, le premier alibi utilisé par ce secteur des cliniques privées était clair, avec la promotion de la médecine esthétique. A la différence de la privatisation de l'enseignement, qui doit toujours se conformer aux programmes officiels, les cliniques privées obéissent à des lois et des protocoles qui leur sont propres. A commencer par les honoraires et les prix des services. Plus grave encore, ces cliniques pratiquent leurs «tarifs libéraux», après avoir réussi à se conventionner avec les caisses sociales, ce puits d'argent facile du peuple que même les plus «révolutionnaires» de l'après 2011 n'ont pas hésité à mettre à genoux.
Depuis quelques mois, nous avons pris l'habitude d'entendre des informations plus «sensationnelles» les unes que les autres. Sur des chèques de caution (interdits et criminalisés par la loi) à des montants à faire pâlir les hôtels les plus étoilés de Paris ou New York. La dernière victime de cette escroquerie éhontée était une jeune juge, qui vient de passer à trépas, après avoir refusé un chantage à la caution de trente mille dinars.
Le corona n'est pas «esthétique»
L'histoire fait suite à une série d'autres «hauts faits» de cette médecine privée, atteignant, même, la confiscation de dépouilles mortelles de patients ! Une situation à la lisière du crime contre l'humanité. Plus grave encore, ces nouveaux tarifs des services des cliniques privées, alignés sur ceux pratiqués dans la médecine esthétique, celle des bourgeois et des grands jeux financiers.
Est-il venu le temps où l'Etat se réveille sur l'urgence de réquisitionner, de droit, toutes ces installations sous le sceau de l'urgence du moment ? Nous sommes bel et bien en état d'urgence extrême, laquelle ne tolère aucune tergiversation, face au « devoir » de sauver la population.
Est-il venu le temps où les instances de contrôle de l'Etat se penchent sur un audit sérieux, afin de rétablir la traçabilité des fonds ayant servi à l'installation de ce centre de pouvoir opportuniste qui se paie la santé publique au coin de la rue ?
Nos valeureux médecins peuvent-ils apporter leur grain de sel dans cette bataille et cette lutte contre les mercantilisassions de la santé. Est-il venu le temps de réviser nos classiques, et replacer les subventions dans leur contexte juridique, politique et économique de l'heure ?
Sous d'autres cieux, et par temps de pandémie, la question ne s'est même pas posée, en ce sens que toute personne atteinte est tenue de se diriger au centre de soins le plus proche, qu'il soit étatique ou privé.
Pour notre secteur des cliniques privées, nous savons que fourrer un sein au Botox, ou rectifier un nez crochu à un « touriste étranger» est de loin plus facile et plus lucratif que de s'occuper d'un miséreux indigène atteint du coronavirus. Reste que la solution du «laisser mourir» ne doit pas passe.
Dans ce contexte me revient une boutade de Malek Hadded, dans son «L'élève et la leçon». Un récit où l'indigène algérien se demandait niaisement si la pénicilline distinguait entre François et Mohamed.
En ce faisant, nos cliniques privées nous ont plongés dans ces temps, où la vie avait un sens tout autre.
En attendant, suivons des yeux le cortège de nos morts, dont certains, comme la défunte jeune juge, nous condamnent déjà. Sans appel !
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