Soixante ans déjà. Les relations diplomatiques qui ont lié les deux peuples tunisien et indonésien ne datent pas d'aujourd'hui. Elles sont le fruit d'une histoire commune qui s'est tissée au fil des ans, du temps d'Habib Bourguiba et Ahmed Soekarno du fait des rapports d'amitié qui ont lié les deux leaders politiques. Aujourd'hui, il est question de développer une diplomatie bilatérale qui s'inscrit dans une vision stratégique qui se traduira, sous peu, en une convention de partenariat bipartite économique, culturel et militaire. C'est du moins ce qu'a relevé Ikrar Nusa Bhakti, ambassadeur d'Indonésie en Tunisie qui a donné une conférence de presse, mercredi en début d'après-midi, à l'occasion de la célébration des 60 ans des relations diplomatiques entre deux pays amis, l'Indonésie et la Tunisie. « Nos deux destins sont communs parce que nous sommes deux peuples musulmans. » a fait remarquer notre interlocuteur qui a porté son intervention sur les faits et les événements qui ont rassemblé deux peuples de cultures différentes. L'ambassadeur a ainsi passé en revue les visites d'Etat entre l'Indonésie et la Tunisie, qui se sont basés sur des principes intangibles et beaucoup de pragmatisme. Il faut rappeler, dans la foulée, que l'Indonésie a co-organisé l'historique Conférence afro-asiatique de Bandung laquelle a réuni en 1955 des dirigeants de vingt-neuf pays, dont une délégation tunisienne et dont la portée était de rejeter l'impérialisme occidental et la mainmise coloniale et d'y travailler surtout. Quelques années plus tard la Tunisie indépendante a conforté les relations avec ce pays. «Le ministre indonésien de la défense allait rendre visite en Tunisie cette année. Mais cela a été reporté eu égard de la pandémie et de ses restrictions sanitaires». Cette visite a-t-il expliqué est inscrite dans le cadre des discussions qui portent sur un éventuel partenariat militaire. Un partenariat économique et culturel Dans ce même ordre d'idées, l'ambassadeur a également parlé d'une convention qui consolidera le partenariat économique entre les deux pays. Il a fait remarquer que des rencontres s'organisent actuellement avec le CEPEX (Centre de promotion des exportations de la Tunisie) et ses différentes représentations à travers le pays. Il faut dire, par ailleurs que le partenariat économique entre les deux pays est resté jusque-là tributaire des initiatives individuelles de quelques hommes d'affaires qui investissent de plus en plus le marché indonésien et vice versa. A titre indicatif citons que 6 % des dattes tunisiennes destinées à l'exportation sont acheminées vers l'Indonésie. «Les Indonésiens préfèrent les dattes tunisiennes à celles qui proviennent d'autres pays arabes», a fait remarquer l'ambassadeur qui a avancé que cette année l'huile d'olive tunisienne a été exportée en Indonésie lorsque son pays importait ce produit auparavant uniquement d'Espagne et d'Italie. Il a également parlé d'un grand projet qui verra le jour, on l'espère bien, du côté d'Enfidha et qui consiste en l'implantation d'une entreprise de fabrication de nouilles indonésiennes. « J'espère que le projet sera finalisé parce qu'il a été interrompu en raison de la pandémie qui s'est abattue sur le monde entier. » Et de cette alchimie ‘'karma-baraka'' Last but not the least, la culture ne sera pas en reste, puisque l'éventuelle convention bipartite sera axée sur la culture également. « Des artistes tunisiens ont visité l'Indonésie cette année et on s'emploiera à ce que les cultures tunisienne et indonésienne se vendent comme des produits touristiques dans l'intérêt des deux pays. » conclue-t-il. On découvrira ainsi, davantage, ce pays pour les parfums d'exotisme qu'il dégage mais surtout pour la ‘'Karma'' de son peuple gentil et affable, de son respect des traditions et des religions... On parlera surtout de cette alchimie extraordinaire qui se produira avec la ‘'Baraka'' de notre beau pays au ciel méditerranéen... M.B.G.