Ils ont défilé sur le tapis rouge en costumes dont le moins qu'on puisse dire, extravagants, sans pour autant se soucier des feux de la rampe encore moins de révéler leur identité. Pourtant ce sont des artistes pas comme les autres, puisque leur apparition n'était autre qu'une action de revendication ‘'d' artistes en colère'' dont le but était d'attirer l'attention du public sur l'échec cuisant des pouvoirs publics à trouver des solutions réelles et efficaces à la situation de l'artiste tunisien et surtout à honorer leurs engagements vis-à-vis d'une frange de citoyens oubliée des politiques. La condition des artistes est intenable et ce collectif d'artistes a réussi à faire parler de lui puisqu'il a provoqué un tollé sur les réseaux sociaux et s'est attiré les foudres d'internautes autoproclamés apôtres de la bien-pensance morale et qui ne se sont pas fait prier pour se déchainer sur une action de revendication qu'ils n'étaient pas en mesure d'appréhender. L'art n'est-il pas une manière de bousculer les esprits et déranger le confort intellectuel de ses récepteurs ? Dans un pays qui s'enfonce de jour en jour dans l'hypocrisie et le faux-semblant le non-conformisme reviendrait à commettre une impardonnable faute morale. Qu'a-t-on fait sinon à des artistes relégués aux murs de l'incompréhension et condamnés au chômage forcé par des autorités qui n'accompagnent pas les populations les plus fragilisées par leurs décisions ? Le collectif en question a par ailleurs, était à l'origine d'une réflexion claire et accessible sur le conformisme contemporain et nous a fait sourire d'un ministère de tutelle dit ‘'ministère des artistes en colère'' qui pour le moment, porte bien son nom. Disons que l'habit qui ne fait pas le moine, donne toute leur aura à des artistes extravagants. Et puis faute de mieux, on aurait préférer parler cinéma que de ... chiffons. M.B.G.