La première semaine de l'architecte arabe s'est ouverte, hier, à la Cité des sciences de Tunis, avec la participation de plus de 500 architectes tunisiens et arabes réunis pour examiner un ensemble de notions et concepts s'articulant autour du thème général de ''l'architecture, la ville et la société.'' Tenue à l'initiative du Conseil de l'ordre des architectes tunisiens et du Conseil de l'ordre des architectes arabes, la manifestation tend à renforcer davantage le rôle et la participation des architectes arabes à la mise en œuvre des politiques de développement urbain et architectural des pays arabes, dans le cadre du nouveau contexte de la mondialisation.
Initiatives A l'ouverture des travaux, Mme Samira Khayache Belhaj, ministre de l'équipement, de l'habitat et de l'aménagement du territoire, a pris soin, dans cet esprit, de mettre l'accent sur la portée civilisationnelle de l'architecture, affirmant que la qualité de l'architecture constitue un trait de civilisation, tandis que M. Rahif Fayadhe, président du Conseil de l'ordre des architectes arabes et président de la semaine, a émis l'espoir que cette manifestation devienne périodique et se tienne , tous les trois ans, en marge du congrès périodique de l'ordre des architectes arabes afin de mieux contribuer à la réalisation des objectifs fixés. Il a indiqué que douze pays arabes seulement sont membres de l'ordre des architectes arabes créé, depuis 13 ans et ce nombre doit être porté à 13, à l'occasion de cette semaine, à la faveur de l'adhésion de l'ordre des architectes tunisiens, comme membre actif à part entière après avoir été un membre observateur. Au même moment, le Conseil de l'ordre des architectes arabes a décidé de remplacer le bulletin interne qu'il publie actuellement par une « Revue de l'architecte arabe », une initiative accueillie avec satisfaction car elle va permettre de développer les recherches arabes dans ce domaine et, comme l'a dit M. Adel Hadithi, président de l'Union des ingénieurs arabes, elle vient accomplir un vœu formulé depuis longtemps par les architectes et les ingénieurs arabes et portant sur la création d'un centre arabe de recherches en architecture. Aussi, le programme de cette semaine comporte-t-il plusieurs volets allant dans ce sens, dont l'organisation d'une exposition des travaux des architectes arabes reçus en 2006 et 2007, ainsi qu'un forum des jeunes architectes arabes , outre l'adoption d'une charte du jeune architecte arabe, appelée ''charte de Tunis du jeune architecte arabe'' définissant la mission impartie au jeune architecte arabe dans l'élaboration d'une architecture arabe ayant ses propres spécificités et ses propres préoccupations. Pour réussir davantage ce projet, M. Karim Ellouz, président du Conseil de l'ordre des architectes tunisiens, a appelé à l'instauration d'un partenariat actif entre les architectes arabes, notamment entre les architectes du Maghreb arabe et leurs collègues du Machrek arabe. Des architectes de plusieurs pays arabes ont été, par ailleurs, invités à présenter, au cours de cette semaine, des échantillons de leurs projets architecturaux.
Les atouts de la modernité A ce propos, les Tunisiens peuvent se prévaloir de nombreuses réalisations, notamment celles relatives à la réhabilitation des anciens centres urbains dans les zones du Sud- est tunisien, à Tataouine. En effet, comme nous l'a dit M. Amine Triki, Secrétaire général du Conseil de l'ordre des architectes tunisiens, la grande question soulevée, par le thème de cette 1ère semaine de l'architecte arabe, concerne les défis auxquels les anciens centres urbains ou anciennes villes arabes se trouvent confrontés, face à l'expansion urbaine galopante dans leurs périphéries. Les villes arabes, selon les termes mêmes du président du Conseil de l'ordre des architectes arabes, traversent, ainsi, une véritable crise de croissance, se traduisant par une dichotomie et une rupture totale entre leur partie ancienne abandonnée à son sort, et leur partie moderne en évolution constante et souvent anarchique. Or, contrairement aux idées reçues, la modernité fournit plusieurs atouts qui peuvent aider à colmater la brèche. Le développement du secteur des matériaux et des systèmes de construction, dans le monde, permet, en effet, une récupération utile de l'ancien legs architectural et urbain, car ce développement prend, désormais, en grande considération la dimension environnementale et écologique des bâtiments. Il y a eu même des expériences dites de constructions ''biologiques''. A cet égard, plusieurs industriels de la construction ont été invités à participer à la manifestation, en exposant leurs nouveaux produits et les innovations et progrès réalisés en matière de systèmes de construction et de bâtiment. Et, nous avons justement pu constater que le maître-mot de l'innovation dans ce domaine est le respect de l'environnement, l'économie d'énergie, l'isolation thermique et acoustique, et d'une manière générale la recherche de la qualité optimale des constructions, autant de perspectives s'offrant à l'architecte pour exercer ses talents de créateur de formes et structures d'inspirations diverses. D'un autre côté, dans la déclaration qu'il nous a faite, M. Amine Triki a tenu, à joindre sa voix, à celle du président du Conseil de l'ordre des architectes tunisiens, pour se féliciter de l'intérêt porté par les responsables au plus haut niveau aux préoccupations des architectes tunisiens et notamment à la mise en application des mesures décidées en faveur de la profession depuis 2003.