Le couperet de la justice peut tomber à tout moment, même si les investigations et les enquêtes durent plus que nécessaires, mais cela ne doit pas donner lieu à des interprétations et des supputations, comme ce fut le cas, pour l'arrestation de Nabil Karoui, plus d'une année après sa libération, pour le laisser participer à l'élection présidentielle. Le président du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) n'a pas manqué de le signifier, tout en mettant en garde contre les interférences. La réaction était nécessaire, afin de mettre de l'ordre, dans le pays qui vit au rythme des allégations et des accusations de toutes natures, surtout contre les piliers de l'Etat moderne. Il faut rappeler que Iyadh Elloumi, président du bloc de Qalb Tounès, dans la très médiocre Assemblée des représentants du peuple, y est allé de tout son venin, dans ses accusations contrte le pouvoir judicaire et la défense de son parrain, juste après son arrestation, allant même jusqu'à souligner que l'arrestation est d'origine politique. Le président du CSM, Youssef Bouzakher, a expliqué que « la lourdeur des mesures judiciaires pénales ne peut laisser penser à l'impunité », assurant que les personnes autour desquelles pèsent des soupçons de corruption seront tôt ou tard jugées. Il a affirmé que « les dernières arrestations de personnes suspectées dans des dossiers ayant préoccupé l'opinion publique, portent sur des décisions liées à des parcours judiciaires, et sont le résultat des investigations et, partant, on ne peut parler d'une approche sélective à ce sujet ». Il a indiqué, dans une déclaration à Assabah el-Ousboui, dans son édition d'hier, que les arrestations sont les résultats des procédures d'usage, et il n'y a pas de pressions à ce sujet, appelant celui qui a des preuves de l'inverse de le prouver. « Tout le monde est appelé à respecter les décisions judiciaires, qui ne peuvent être discutées que dans les tribunaux », a-t-il ajouté. Le président de Qalb Tounès, Nabil Karoui, avait été arrêté en décembre dernier, ainsi que le ministre de l'Environnement et des affaires locales, Mustapha Laroui. «La règle est que le juge émet des décisions sans tenir compte des personnes ou des intérêts», a-t-il dit. L'exécution des décisions en ce moment précis intervient conformément à des données objectives liées, soit à la fin des investigations préliminaires, soit à la suite de l'achèvement d'une expertise judiciaire. « Celui qui prétend le contraire, n'a qu'à le prouver au tribunal», a-t-il souligné. Ainsi, Bouzakher met tout le monde à sa place et rappelle qu'il ne faut pas traiter les affaires, même celle de ceux qui se sentent intouchables, hors des enceintes des tribunaux. Puisse-t-il en être de même pour d'autres affaires qui trainent, et en particulier celles des assassinats politiques qui avaient coûté la vie aux martyrs Chokri Belaid et Mohamed Brahmi, afin de mettre fin à toutes les extrapolations et prouver l'indépendance de la justice, face aux magouilles qui font la loi dans le pays.