A l'Etoile, on n'a pas l'impression de traiter « fondamentalement » les failles qui freinent l'élan de l'équipe, et on continue bien au contraire à adopter la politique fallacieuse de « vitrine ». On l'a dit et on l'a rabâché à maintes reprises- c'est d'ailleurs la conviction de plusieurs observateurs avérés du club sahélien- changer d'entraineur (Lassaad Dridi est le 15ème en 4ans !) ne peut guère résoudre méthodiquement et profondément les tares de l'équipe. C'est plutôt le volet structurel qu'il va falloir changer de fond en comble pour conférer à l'Etoile une assise conforme à son standing et à ses ambitions relevées. L'administratif au détriment du technique Le public de l'Etoile nourrissait l'espoir ces dernières semaines de voir l'aspect technique valorisé davantage dans le management de l'équipe, mais finalement on a préféré modifier et non « étoffer »- il y a une sacrée différence entre les deux notions- l'accompagnement administratif de l'équipe en faisant recours ironie de l'histoire à d'anciennes figures. A ce sujet, la question anodine que l'on peut se poser : pourquoi on avait écarté par le passé ces mêmes personnes ; pour les repêcher quelques mois après. C'est en quelque sorte faire du neuf avec du vieux, ce qui n'est guère cohérent en management moderne. En fait, à l'heure actuelle, qui dispose de l'expertise technique idoine pour évaluer et « recadrer » par moments les choix des entraineurs et l'évolution des joueurs ? La réponse est immédiate et simple : personne... ! Les Hrabi, Kermani, Haj- Mahmoud, Baayou et consorts ont grandement besoin notamment dans les moments difficiles de forte pression de voir la présence aux abords du terrain des entrainements et dans les vestiaires les Baya, Haggui, Ben Frej, Felhi, G hezel, des anciennes figures emblématiques au vécu considérable et au charisme fédérateur, et surtout capables de densifier considérablement l'esprit d'appartenance au club ces jeunes talents et leur assise mentale. Un directeur sportif : un besoin stratégique ! Ainsi, il est urgent et salutaire de modifier l'organigramme du club à ce niveau plus précis avec la nomination d'un manager général appelé à mettre en place un macro-projet technique du club touchant toutes les sections, et un directeur sportif veillant exclusivement sur les affaires encore une fois techniques de l'équipe fanion. Regardez ce qui se passe au niveau des plus grandes écu- ries du football, où l'on n'entend jamais de président de section- d'ailleurs cette fonction n'existe même pas !-,ou secrétaire général, ce sont plutôt les vrais techniciens qui sont souvent sous les feux de la rampe et qui sont au cœur même des projets de ces clubs. Dans ce registre ,on peut citer Leonardo qui est derrière le renouveau du PSG- malgré quelques erreurs quand même Hasan Salihamidzic au Bayern, Eric Abidal au Barça avant son limogeage, Juninho à l'Olympique Lyonnais et surtout le tandem Paulo Maldini Zvonimir Boban, qui est sans aucun doute derrière la résurrection du mythique AC Milan. On peut citer également un exemple plus proche de nous, à savoir celui d'Al Ahly d'Egypte, qui outre la présence d'une ancienne icône à la tête de ce club à savoir Mahmoud Al Khatib, il faut noter la présence ô combien précieuse de Sayed Abdelhafidh en tant que directeur sportif et qui est l'un des artisans majeurs des performances du fameux club cairote. En fait, l'establishment de l'Etoile doit bien comprendre que l'existence de tels profils est devenue une prioritaire incontestable, pour assoir une véritable stratégie et un vrai label managérial pour le club. Un tel investissement humain permettra à l'ESS un gain incommensurable sur le double facteur Temps et Expertise... A bon entendeur salut !