L'Acropolium de Carthage a été fermé récemment sur décision du ministère des affaires culturelles. Une très mauvaise nouvelle pour les gens respectueux de l'action culturelle en Tunisie et qui n'arriveront jamais à accepter ce très mauvais sort réservé à un lieu culte de la culture. Il s'agit de l'un des espaces culturels privés les plus prisés. L'Acropolium, dirigé par le promoteur privé Mustapha El Okbi, a opté pour une programmation culturelle et artistique des plus raffinées, voire de haut niveau dans ce lieu de l'histoire installé sur les hauteurs de la colline de Byrsa, à Carthage. Un lieu mythique et historique. Cette fermeture est absolument surréaliste. Mais il s'agit, hélas, d'une amère vérité ! Après une trentaine d'années de bons et loyaux services, on vient « bousiller » la bonne marche d'un bel espace restauré, qui, rappelons-le, abritait la Cathédrale Saint-Louis, une cathédrale bâtie au dix-neuvième siècle où, sur ce même lieu, mourut de la peste Louis IX, roi de France. La coïncidence a crée un parallélisme entre le passé et le présent. Car Saint Louis est mort de la peste et l'Acropolium risque, avec sa fermeture absurde et irréfléchie, une mort pas du tout méritée, en pleine période de la propagation de la pandémie du Covid-19. L'histoire semble se renouveler ! Mais tel un phénix, renaissant de ses cendres, la cité de Carthage, a, à travers son histoire mouvementée, su et pu ressusciter. Après une destruction en 146 A-J-C, après avoir perdu la troisième guerre punique, Carthage sera reconstruite par les mêmes Romains, qui l'avaient préalablement brûlée. Gageons que l'Acropolium fera encore de la résistance pour pouvoir se remettre sur pieds. Car ce n'est qu'une bataille qu'il vient de perdre sur une décision de la justice. La passion de l'art l'emportera toujours. L.B.K