Le Chef du Gouvernement Hichem Mechichi, a affirmé hier lors de la séance consacrée au vote de confiance de sa nouvelle formation gouvernementale, que la crise que traverse actuellement le pays, menace la pérennité de l'Etat. Le Chef du gouvernement a présenté la feuille de route de son gouvernement pour la prochaine étape. « Le gouvernement de l'harmonie et des programmes », a-t-il annoncé. « Nous souffrons d'une crise structurelle qui s'est exacerbée au fil des ans et a divergé en l'absence de la volonté et de l'audace politique, cédant la place à un discours populiste, à travers lequel ses protagonistes ne cherchent qu'à vendre des illusions et à marquer des points politiques », a affirmé le Chef du Gouvernement à l'ouverture de la séance plénière avant de présenter la logique de ce remaniement et la feuille de route à CT du gouvernement Mechichi 2. La relance de l'investissement, la transition énergétique, la stratégie digitale 2021-2025 Pour faire sortir le pays d'une crise structurelle aigüe, le plan d'actions du chef du gouvernement s'articule autour des grandes réformes dont principalement: la relance de l'investissement, la révision du modèle économique, la lutte contre la pauvreté et les inégalités régionales, la réforme du secteur public et la restructuration des entreprises publiques, la mise en place de la stratégie digitale Tunisie 2021-2025, la mise à niveau de l'agriculture, la réalisation de l'inclusion financière outre la transition énergétique et l'inévitable restructuration du système de compensation. Réforme des entreprises publiques : pas de lignes rouges En tant que « premier responsable de la Réforme » et avec une étroite coopération avec le pouvoir législatif, Hichem Mechichi s'engage sous l'hémicycle, à entamer la bataille des grandes réformes. A leur tête, la réforme des entreprises publiques. « Une Agence nationale sera créée à l'occasion pour chapeauter le processus de la réforme. Il n'y a pas de lignes rouges en la matière et nous travaillerons avec toutes les organisations nationales, notamment l'UGTT, pour réussir la grande bataille de mise à niveau de ces entités publiques et améliorer la qualité des services publics fournis aux citoyens », a-t-il affirmé La relance de l'investissement et l'atténuation des obstacles qui freinent l'initiative privée, fait partie des priorités du gouvernement Mechichi 2 qui s'emploiera à faciliter les autorisations préalables en relation avec l'investissement et à améliorer les conditions d'autofinancement pour l'octroi des primes d'investissements. Sans entrer dans les détails et les objectifs en chiffres de son plan d'actions, Mechichi a évoqué la vision stratégique de son gouvernement concernant les secteurs prometteurs dont l'économie immatérielle et l'investissement dans le numérique en mettant en place la stratégie digitale Tunisie2021-2025. « Il s'agit de faire de la transformation digitale un tremplin vers le développement économique et social et un instrument de base pour une meilleure gestion des crises à l'instar de la crise covid ». Par ailleurs et dans le domaine de la transition énergétique, le Chef du gouvernement a évoqué l'investissement dans des projets de production d'électricité à partir d'énergies renouvelables, programmés au cours des trois prochaines années, ce qui contribuera à relancer efficacement l'économie et permettra à la Tunisie de retrouver son indépendance énergétique. Les grandes lignes de la réforme évoquées hier par le Chef du gouvernement dans un climat socio-politique très tendue, n'a pas pris en considération les problèmes de fond et urgents de l'économie nationale à savoir la lutte contre la corruption, les déséquilibres macroéconomiques et les menaces qui planent autour des finances publiques, la pauvreté et la détérioration du pouvoir d'achat... Le Chef du Gouvernement a appelé toutes les parties à écouter la colère des jeunes avant qu'il soit trop tard. « Il faut travailler avec diligence pour trouver des solutions radicales et durables à leurs problèmes », a-t-il dit. Il a affirmé que toute sortie de crise est tributaire de la stabilité politique et de la maturité de la vie démocratique mais aussi du respect des pouvoirs par les institutions constitutionnelles, loin de la démonstration et de provocation. YGA