-Agences- Les belligérants au Yémen ont réaffirmé leur volonté de mettre fin au conflit après que le président américain Joe Biden s'est engagé à soutenir les "efforts diplomatiques", mais une solution apparaît toujours hors de portée à ce stade, affirmaient hier des experts. Le conflit au Yémen oppose depuis plus de six ans les Houthis, soutenus par l'Iran, aux forces gouvernementales, soutenues depuis 2015 par une coalition menée par l'Arabie saoudite. Il a fait des dizaines de milliers de morts et des millions de déplacés, selon des organisations internationales, et provoqué la pire crise humanitaire au monde, selon l'ONU. Dans son premier discours de politique étrangère depuis qu'il a succédé à Donald Trump, Joe Biden a mis fin au soutien américain à la coalition, appelé à renforcer les efforts diplomatiques pour mettre fin au conflit et confirmé la nomination d'un diplomate chevronné, Timothy Lenderking, comme émissaire pour le Yémen. "Cette guerre doit cesser", a-t-il martelé, annonçant l'annulation de ventes d'armes, notamment des "munitions de précision", à l'Arabie saoudite. Le gouvernement yéménite, reconnu par la communauté internationale, a salué ces annonces, soulignant "l'importance de soutenir les efforts diplomatiques" et saluant la nomination de M. Lenderking comme une "étape importante" pour "mettre fin à la guerre causée par les Houthis soutenus par l'Iran". L'Iran, ennemi juré des Etats-Unis et cible d'une campagne de "pression maximale" de la part de l'administration de Donald Trump, nie fournir des armes aux Houthis mais ne cache pas son soutien politique aux rebelles. Les Houthis, qui contrôlent une grande partie de l'Ouest et du Nord dont la capitale Sanaa, ont apporté leur soutien à l'approche de la nouvelle administration américaine, qui a aussi indiqué en janvier qu'elle reconsidèrerait la décision de M. Trump d'inscrire les rebelles sur sa liste des "organisations terroristes". "Pour vraiment mettre fin au conflit, il faut mettre fin à l'agression et au blocus", a déclaré sur Twitter un porte-parole Houthi, Mohamed Abdel Salam, en référence à l'intervention de la coalition. Sans mentionner la fin du soutien américain à la coalition conduite par l'Arabie, Ryad a salué "l'engagement" de M. Biden "à coopérer avec le royaume pour défendre sa souveraineté et contrer les menaces contre elle". L'Arabie saoudite est depuis des mois la cible d'attaques répétées (missiles, roquettes, drones) menées par les rebelles. Ryad a aussi réaffirmé son soutien à "une solution politique globale" au Yémen et s'est félicité "que les Etats-Unis soulignent l'importance des efforts diplomatiques". Mais sur le terrain, une solution apparaît quasiment impossible. Les Houthis affirment que leurs missiles sont "destinés à la défense du Yémen", selon Mohamed Abdel Salam. "Mettre fin au soutien américain et mettre fin à la guerre sont deux choses très différentes (...) pour vraiment mettre fin à la guerre, nous avons besoin de diplomatie, et pour cela, nous devons être capables de parler aux Iraniens à nouveau", conclut l'experte.