- Le mauvais cycle continue, et après la perte de nombreux artistes dont le dernier en date, le réalisateur ..., voilà qu'une mauvaise nouvelle qui tombe sur la tête des Tunisiens, févreir avec l'annonce, dimanche , du décès, le même jour, de la réalisatrice Moufida Tlatli, l'un des prestigieux fleurons du cinéma tunisien dont la carrière a été pleine de réalisations. Du cinéma à la politique, pour une très courte durée, pour un retour au cinéma, elle a participé au rayonnement de la Tunisie sur la scène arabe, africaine et internationale. Moufida Tlatli, née le 4 août 1947 à Sidi Bou Saïd, est une réalisatrice, scénariste et monteuse. Elle a également été une éphémère ministre de la Culture, pendant dix jours en janvier 2011. Issue d'une famille traditionaliste, Moufida Tlatli découvre le cinéma grâce à son professeur de philosophie. Après des études de montage à l'IDHEC (ancêtre de la Fémis) dont elle sort diplômée en 1968, elle revient en Tunisie et travaille au montage de plusieurs films dont « Omar Gatlato » de Merzak Allouache, « Les Baliseurs du désert » de Naceur Khémir, « Le Cantique des pierres » de Michel Khleifi ou « Halfaouine, l'enfant des terrasses ». En 1994, elle réalise son premier long métrage coécrit avec Nouri Bouzid, « Les Silences du palais », qui remporte le Tanit d'or aux Journées cinématographiques de Carthage, la Tulipe d'or au Festival international du film d'Istanbul, le Prix du meilleur long métrage lors du 5e Festival du cinéma africain de Milan ainsi qu'une mention du jury de la Caméra d'or au Festival de Cannes. « La Saison des hommes » obtient aussi le Grand prix de l'Institut du monde arabe. En 2001, elle fait partie du jury du Festival de Cannes. En 2004, elle obtient le prix McMillan-Stewart décerné par l'université Harvard. À la suite de la révolution tunisienne, Moufida Tlatli est nommée au poste de ministre de la Culture, le 17 janvier 2011, au sein du gouvernement d'union nationale dirigé par le Premier ministre Mohamed Ghannouchi. Elle y figure en tant « qu'indépendante », sans affiliation à un parti politique. Elle est la première femme à occuper cette fonction. La cinéaste ayant toutefois signé, à l'été 2010, un appel pour que l'ancien président Zine el-Abidine Ben Ali se représente aux élections de 2014, et elle est remplacée dès le 27 janvier par Azzedine Beschaouch. Moufida Tlatli est mariée et mère de deux enfants. L'équipe du Temps présente ses sincères condoléances à la famille de la défunte. Filmographie Comme réalisatrice-scénariste 1994 : Les Silences du palais 2000 : La Saison des hommes 2004 : Nadia et Sarra Comme monteuse 1974 : Victoire d'un peuple de Brahim Babaï (documentaire) 1974 : Sejnane d'Abdellatif Ben Ammar 1977 : Omar Gatlato de Merzak Allouache 1978 : Un ballon et des rêves de Mohamed Ali Okbi (documentaire) 1979 : Nahla de Farouk Beloufa 1980 : Aziza d'Abdellatif Ben Ammar 1982 : L'Ombre de la terre de Taïeb Louhichi 1983 : Traversées de Mahmoud Ben Mahmoud 1984 : Les Baliseurs du désert de Nacer Khémir 1987 : Caméra arabe de Farid Boughedir (documentaire) 1988 : La Trace de Néjia Ben Mabrouk 1989 : Layla, ma raison de Taïeb Louhichi 1990 : Halfaouine, l'enfant des terrasses de Férid Boughedir 1990 : Cantique des pierres de Michel Khleifi 1992 : Les Zazous de la vague de Mohamed Ali Okbi 1994 : Les Silences du palais de Moufida Tlatli 1994 : La Danse du feu de Salma Baccar