Drôle de situation. Hichem Méchichi, actuel Chef du gouvernement a recours au Tribunal Administratif pour une consultation. Et, c'est sur la base de l'impasse constitutionnelle relative à la situation des 11 ministres approuvés par l'Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), que Méchichi préfère recourir à la Justice Administrative. Tout au long des derniers mois, le même Chef du gouvernement, refusait l'application d'une décision du Tribunal Administratif concernant la publication du texte intégral de la première convention cadre du secteur de la presse en Tunisie, qui est pourtant exécutoire. De nouveau, l'actuel Chef du gouvernement se contredit. Au quartier gouvernemental à la Kasbah, le Tribunal Administratif devient miraculeusement un refuge alors qu'on ignorait ces décisions. L'information telle qu'elle est relayée par la Justice administrative fait apparaître une tentative de passage en force de la part de Méchichi soutenu principalement par Rached Ghannouchi et Ennahdha, derrière. On cherche ainsi une issue politique avec un habillage juridique. Entre temps, c'est l'Assemblée Générale du Tribunal Administratif composée de 12 magistrats qui doit se pencher sur l'affaire. Vers une nouvelle impasse En principe, l'Assemblée Générale du Tribunal Administratif donnera son verdict d'ici deux jours. Quel que soit la nature de la position de la Justice Administratif, Hichem Méchichi ne pourra guère fonctionner avec ses nouveaux ministres. Kaïs Saïed, refusant toujours, la nomination des ministres. Pour lui, l'affaire est constitutionnelle. En l'absence de la Cours Constitutionnelle, le Président demeure le seul à pouvoir interpréter la Constitution. C'est encore l'impasse. Solutions ? Deux scénarii de plus en plus plausibles se présentent. Le premier, suppose un changement des ministres soupçonnés de la corruption pour trouver une issue à la crise actuelle. L'idée est proposée, d'ailleurs, par Qalb Tounes et même la première centrale syndicale, l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), en l'occurrence. Le Président de la République dit non. Et il demeure ferme. Il refuse l'ensemble du remaniement. Même constat est à priori observé du côté la Kasbah. Méchichi préfère, comme souvent, la fuite en avant. Sous recommandation d'Ennahdha, il refuse tout changement de son équipe gouvernementale. Et même s'il opte pour un nouveau remaniement, les islamistes refuseront l'idée. Hors caméras et meetings, le départ de Hichem Méchichi est évoqué, auprès d'Ennahdha. Ça sera une motion de censure à l'encontre du Chef du Gouvernement. Le deuxième scénario consiste en une démission du Chef du Gouvernement. Kaïs Saïed, se aurait, de nouveau, le maître mot. C'est à lui, que revient la charge de nommer un Chef du Gouvernement. À ce propos, les appels à la démission de Hichem Méchichi ne font pas défaut. À l'ARP, l'ensemble de l'opposition appelle Méchichi à la démission. Etant normal, que l'opposition émet des réserves, la position de Tahya Tounes et celle du bloc parlementaire la réforme nationale, paraissent plus pragmatique en terme de politique. Ayant approuvé le gouvernement à l'ARP, ces deux partis optent pour la conciliation avec le Président de la République. Ils recommandent à Hichem Méchichi de trouver les issues. À la Kasbah, l'idée est rejetée. Sauf que dans les coulisses, Hichem Méchichi y pense sérieusement. Il savait bien qu'il finira par partir. Nouvelle motion de censure Dans la foulée des tractations autour d'une crise constitutionnelle, le Président de l'ARP se trouve de nouveau confronté à une nouvelle motion de retrait de confiance. L'idée est adoptée à l'unanimité par l'opposition. Elle demeure également ouverte aux signataires. La motion n'est pas déposée au bureau de l'ARP. On affirme côté bloc démocratique que l'objectif est de rassembler au minimum 109 signataires pour garantir la révocation du Président de l'ARP. L'étau de se resserre de nouveau autour de Rached Ghannouchi. Il est confronté à une nouvelle motion de censure à l'ARP. Il est également face à une opposition de plus en plus farouche à Montplaisir ou siège de son parti. Et ce n'est pas tout. Le Comité de défense des martyrs et l'Ordre des Avocats tunisiens, promettent de nouvelles révélations concernant l'appareil sécuritaire secret d'Ennahdha. Il est le premier concerné. Z.D.