Depuis le 13 février et jusqu'au 03 mars prochain se tient une exposition de photos intitulée « Photosensibles » à la Galerie de la Bibliothèque Nationale à Tunis. Une quinzaines d'artistes-photographes y assistent avec leurs œuvres variées qui offrent un regard croisé sur la photographie d'aujourd'hui, qu'elle soit argentique ou numérique, et permettent de découvrir de nombreuses démarches et une grande variété de sujets. De prime abord, on remarque la pluralité et la diversité de la photo exposée : pluralité dans les thèmes abordés et diversité dans les techniques adaptées, ce qui montre à quel point la photo, qu'elle soit en noir et blanc ou en couleur, peut s'adapter à la vie moderne et évoluer avec le temps, toujours dynamique et présente parmi les arts visuels. En effet, la photographie se considère comme un art à part entière et ce, depuis des années, elle s'impose par son innovation et son rapprochement des nouvelles technologies et elle continue ainsi de séduire par ses créativités les professionnels, les collectionneurs ou les simples visiteurs des galeries de la photographie. On peut donc voir des travaux photographiques divers, captés par l'objectif de l'appareil-photo dans diverses situations, tantôt spontanément, tantôt intentionnellement. D'autres photos illustrent différents paysages ou des scènes de la vie, pris à l'état brut ou ayant subi des transformations techniques de la part de l'artiste. D'autres encore marquent un moment, un instant, un laps de temps qui évoque un souvenir, une nostalgie, une anecdote ou une histoire, ce qui fait d'elles des documents graphiques rares. Il faut reconnaitre, cependant, que dans plusieurs photos exposées, il y a une part d'inaccessible, quelque chose de mystérieux. C'est pourquoi ces créations peuvent laisser libre cours à l'interprétation du visiteur. Certains photographes ont eu recours au photomontage pour exécuter leurs travaux, comme Faïza Ben Haj Yahia, d'autres à la scanographie, comme Syrine Eloued, mais la plupart ont préféré exposer des photos numériques qui ont d'ailleurs leur spécificité et leur charme aux yeux des passionnés de la photographie. On peut citer à titre d'exemple Mohamed Ali Saädi qui a présenté deux travaux portant sur « l'ombre et la lumière ». Cependant, le seul portrait, exécuté en noir et blanc, est celui de l'artiste Zouhaier Ben Amor : il s'agit d'une photo réaliste et fidèle d'une femme, une belle photo en noir et blanc où le naturel ne manque pas, faisant apparaitre tous les détails du personnage avec une netteté parfaite au point qu'on peut lire les expressions des yeux et de tout le visage de cette femme du peuple. Dans cette exposition, argentique et numérique ont les deux leur magie et leurs attraits qui valent le déplacement ! H.K