L'année 2007 a été marquée par l'évolution des exportations à un rythme légèrement supérieur à celui des importations. Une évolution, principalement soutenue par la performance du secteur de l'énergie et des lubrifiants et par la consolidation du secteur du textile-habillement et cuirs et chaussures. Le taux de couverture des importations par les exportations a été ramené à 79,4% contre 77,8% en 2006. Des indices qui s'annoncent à l'aune d'une nouvelle année mitigés de par les aléas de la conjoncture internationale.
En se référant à la dernière publication de l'Institut National de la Statistique, les exportations tunisiennes ont totalisé à la fin du mois de décembre 2007 un volume de 19409.6 MDT contre 15558,1 MDT une année auparavant, enregistrant un taux de croissance de 24,8% contre 12,8% enregistré durant l'exercice 2005-2006. Quant aux importations, elles sont passées de 20003,5 MDT en 2006 à 24438,7 MDT en 2007, enregistrant un taux de croissance de 22,2%. Le déficit du solde commercial a été établi à -5029.1 MDT contre un déficit de -4445,4 MDT, soit un déficit élargi de 583,7 MDT. L'élargissement du déficit commercial est l'œuvre d'une accélération des importations dans le secteur de l'Agriculture et des industries agroalimentaires et dans les industries mécaniques et électriques. Ainsi l'envolée des prix internationaux des matières de base, a alourdi le volume des importations tunisiennes. Cette donne internationale s'est répercuté non seulement sur les flux des échanges internationaux mais aussi sur l'évolution des prix nationaux, sur les subventions de l'Etat et entre autres sur le déficit courant qui avoisinait les 1.034 MDT ou 2,3% du PIB, pour les onze premiers mois de 2007. Mis à part les importations agricoles, les importations réalisées dans les industries mécaniques et électriques continuent de tirer vers le haut le volume global des importations tunisiennes.
Le secteur de l'énergie et lubrifiants a largement contribué à l'amélioration du taux de couverture en 2007. Les exportations de l'énergie et lubrifiants ont augmenté de 55,5% contre une évolution estimée à 5% pour les importations. Le secteur a enregistré en 2007 un excédent commercial de 136,2 MDT contre un déficit de -841,4 enregistré une année auparavant. Ainsi et en dépit des tensions externes, la production nationale est parvenue à satisfaire aussi bien la demande nationale qu'extérieure. Mais, la relance des exportations n'exclut pas les contrecoups néfastes engendrés par la flambée des cours du pétrole sur la consommation nationale en volume et en valeur. Outre les ajustements à la hausse des prix à la pompe, les consommateurs subissent parfois la pénurie des stocks. L'épanouissement observé au niveau de la production de l'énergie et l'avancée du programme national de la maîtrise de l'énergie, ne pourront pas garantir à moyen et à long terme l'adéquation entre l'offre et la demande nationale en énergie. Avec un baril dépassant les 100 dollars, l'année 2008 a commencé avec animosité. L'incertitude qui règne dans le climat économique international, peut faire vaciller les prévisions budgétaires et les objectifs de croissance. Hormis les fluctuations des prix internationaux et l'accentuation des tensions géopolitiques, l'accomplissement de la zone de libre-échange entre l'Union Européenne et la Tunisie aura vraisemblablement des impacts sur la balance commerciale du pays. Aux exportateurs tunisiens de relever les défis à travers la diversification aussi bien de leurs produits que de leurs marchés à l'export.
Il va sans dire que le rapport de la Banque Mondiale (BM) sur les perspectives de croissance pour l'économie mondiale en 2008, a souligné que la Tunisie fait partie des pays qui ont su diversifier leurs exportations affichant une croissance à deux chiffres tirée par l'accroissement de la demande commerciale en Europe. « Ainsi les économies en développement amortissent l'impact du ralentissement de l'activité dans les pays industrialisés », souligne le rapport de la BM. Attendons la fin de l'année.