Le Sénégal, le Mali, le Maroc et j'en passe rentrent déjà. D'autres parmi les favoris ou outsiders en puissance sont passés sur le fil du rasoir. Parfois pour un tir mal ajusté, souvent pour manque de rigueur ou de chance si ce n'est par trop de suffisance, tant d'espoir s'est envolé en quelques jours ou quelques minutes. Des entraîneurs qui ont fini par étouffer sous la pression , d'autres ont déjà bouclé leur valise. C'est de ce côté qu'il y aura plus de dégâts. D'autres côtés n'ont pas aussi laissé indifférent. Ceux où le dépit s'est mêlé à l'ambition entravée et le mélodrame au vaudeville. Entre Accra et ses stades annexes les visions supposées les plus justes, se sont rectifiées à la vitesse de l'inattendu. Là on a vite brûlé ce qu'on adorait encore hier. Ailleurs on s'acharne à répéter "ne vous l'ai-je pas dit ? Oubliant soi-même combien on a encensé hier pour mieux insulter aujourd'hui, sans prendre la peine de prendre garde à ce de quoi demain sera fait. Le soin de relativiser étant le fonds qui manque le plus, des entraîneurs imprudents ont inconséquemment promis, des analystes n'ont pas pris garde d'assurer leurs arrières et un public tour à tour cruel ou bon enfant passeront ainsi, au gré d'un succès éphémère ou une défaite imméritée, de l'euphorie sans frein à la colère sans nom. Les acteurs directs désorientés n'ont plus que l'alternative d'être des héros ou d'être hués. Qui prétendrait encore que le football n'est pas un spectacle complet ? Mais ce spectacle n'est heureusement pas l'apanage de l'Afrique, même si sur notre continent on le joue avec plus de talent. Et si par malheur le retour du bâton nous surprend, il sera toujours temps, pour rester dans le sens de l'Histoire, de prendre à contresens, le train en marche sans même prendre la peine d'acheter un billet.