Le Temps-Agences- Les ressortissants des pays tiers qui entrent ou sortent de l'Union européenne devraient être bientôt répertoriés dans un registre électronique communautaire afin de lutter contre l'immigration illégale. La Commission européenne a fait hier cette proposition, qui concerne les 24 pays membres de l'espace Schengen de libre circulation des personnes - au sein de l'UE, l'Irlande, le Royaume-Uni, la Bulgarie, Chypre et la Roumanie n'en font pas partie alors que la Norvège et l'Islande y ont adhéré - dans le cadre d'une stratégie globale sur la protection des frontières. "Nous voulons être généreux envers les honnêtes gens venant de pays extérieurs à l'Union européenne, mais nous voulons être très durs envers les mafias, les terroristes et les trafiquants", a expliqué le commissaire Franco Frattini. Le registre des entrées et des sorties des voyageurs des pays tiers à l'Union, qui pourrait être opérationnel en 2015, comprendra les empreintes digitales et les données biométriques, vise surtout à empêcher l'immigration illégale. Sur 300 millions de franchissements annuels des frontières extérieures de l'UE, 40 millions sont le fait de ressortissants des pays tiers qui, dans certains cas, détruisent leurs papiers pour pouvoir prolonger leur séjour en cas de contrôle. Grâce au registre européen, qui sera encadré par une législation très stricte sur la protection des données, des officiers de police dans n'importe quel pays de l'espace Schengen pourront vérifier, par exemple grâce aux empreintes digitales, la situation de la personne contrôlée. Cet instrument, qui enregistrera le lieu et la date de l'entrée ou de la sortie, permettra également d'alerter tous les pays sur un séjour qui dépasse la durée autorisée. Les ressortissants des pays tiers qui sont en situation régulière pourront, grâce aux progrès technologiques, en tirer des avantages, puisqu'ils circuleront librement à l'intérieur de l'espace formé par les 24 pays concernés. Grâce à l'enregistrement de données biométriques, comme l'iris des yeux, les portes s'ouvriront automatiquement. La Commission propose également de remplacer les visas par une autorisation de voyage électronique remplie sur internet pour les voyageurs qui utilisent l'avion. Elle a par ailleurs suggéré de transformer progressivement l'agence Frontex, qui a actuellement pour mission de contrôler et de prévenir l'immigration illégale par des patrouilles maritimes ou terrestres, en un véritable corps européen de garde-frontières, même si les uniformes resteront nationaux. Dans une étape intermédiaire, Frontex deviendrait un réseau des autorités nationales de garde-frontières.