Les postes de police de certaines localités de la banlieue sud de la capitale ont été submergés de plaintes identiques avec pour sujet préoccupant : cambriolage de nombreuses villas avec effraction. Le butin visé en priorité par les visiteurs des lieux : l'or qui les attirent immanquablement ainsi que les téléphones portables dont ils raffolent, surtout ceux issus de la nouvelle génération. L'appareillage électronique, dernier cri et facile à emporter, les intéressait certainement puisqu'ils en faisaient main basse. Confectionnant une griffe spéciale pour forcer les serrures des portes d'entrée, le trio parvenait à pénétrer facilement dans les villas qu'il choisissait. Pas n'importe lesquelles, mais celles qui donnaient l'apparence d'appartenir à des gens aisés. Les cambrioleurs opéraient ensemble. Un guetteur se postait au coin de la rue tandis que ses deux acolytes vaquaient tranquillement à leur guise à l'intérieur. Ils prenaient tout leur temps pour s'emparer des objets qui les intéressaient en premier lieu, à savoir les bijoux et les portables. Ainsi, la visite de la chambre à coucher était au programme, avec la recherche avec minutie du fameux coffret à bijoux qu'ils soulageaient avec délicatesse de son contenu, non sans l'avoir contemplé avec fascination. Ils passaient ensuite à la deuxième phase, celle qui touche aux portables de haute gamme, sans pour autant négliger les DVD, généralement nichés dans les bibliothèques ou les récepteurs numériques qui trônent dans les salons. Ils jugeaient d'un coup d'œil furtif leur valeur marchande et leur poids pour s'en saisir ou pas. L'opération achevée, ils claquaient la porte pour rejoindre leur complice avant d'investir une autre demeure cossue. De la race des cambrioleurs éclectiques, le trio, en véritables gentlemen, a ainsi écumé les banlieues de Mégrine, Ben Arous et Radès, poussant l'amabilité jusqu'à introduire les policiers dans son antre où ils ont trouvé une authentique caverne d'Ali Baba. Heureusement que cette bande est actuellement sous les verrous. Les plaintes ont cessé depuis, au grand soulagement de toutes les victimes qui espèrent récupérer au moins une partie de leurs biens spoliés. L'affaire a été confiée à un juge d'instruction du tribunal de première instance de Ben Arous.