* Deux conditions favorables : la politique de l'immigration adoptée par l'UE et le vieillissement démographique du déjà « Vieux Continent » Les pays du Nord s'orientent, semble-t-il, vers la légalisation d'une émigration choisie. En effet, les projections des spécialistes montrent que ces pays sont dans l'obligation d'utiliser des ressources humaines « importées » pour faire face à la réduction significative de leur population active. Donc, leur nouvelle structure de population ne répond plus aux besoins du marché de l'emploi malgré le développement de la technologie. Le vieillissement de la population, d'une part, et les exigences de la croissance économique, d'autre part, ont imposé de nouvelles règles socioéconomiques. Ce constat a fait que ces pays sont désormais appelés à instituer de nouvelles législations pour autoriser un recours sélectif à la main d'œuvre étrangère. En plus, ils ne cessent de développer des programmes de coopération qui informent sur les opportunités disponibles en Europe, voire au Canada et aux USA, et encouragent les chercheurs des pays du Sud à « fuir » leurs pays à coup de bourses d'études, encouragements à la recherche et salaires alléchants. Comment se présente dans la pratique cette situation ?
Le « vieux » continent « vieillit » Les statistiques montrent que l'Europe, en particulier, et les pays développés, en général, ne cessent de vieillir. Le développement de la médecine, la croissance de l'espérance de vie et le recul des taux de natalité ont été derrière la « décroissance » de la population. Quelques populations européennes ont, même, diminué de nombre. En plus, près de 15 % de ces populations sont âgées de plus de 65 ans. Cette situation a créé de nouveaux besoins. La robotisation de l'industrie et l'e-administration en ont résolu une bonne partie. Mais, d'autres problèmes nécessitent des ressources humaines. L'Europe a désormais besoin d'importer cette force de travail. Mais, l'Union Européenne veut instituer des législations qui limitent cette arrivée aux besoins exprimés par les sociétés respectives et dans des domaines déterminés. Elle ne veut pas servir de débouché pour ceux qui n'ont pas de qualification professionnelle. Donc, cette émigration est, désormais, sélective. Elle constitue, toutefois, une opportunité pour les nouvelles générations et, notamment, les diplômés du supérieur.
Les nouvelles filières Plusieurs pays européens (L'Italie notamment) ont déjà exprimé le désir de recruter des compétences tunisiennes dans plusieurs domaines. Les opérateurs italiens définissent leurs besoins et recrutent via les circuits officiels d'emploi. L'exemple italien donne une idée sur les opportunités qui vont se présenter partout avec les pays de l'Union Européenne. Mais, encore faut-il assurer des formations qui aboutissent à des diplômes et à un savoir-faire qui réponde aux besoins de ces marchés. Donc, il ne suffit pas d'internationaliser les diplômes, il faudrait assurer une synergie entre les programmes locaux et internationaux pour que les diplômés tunisiens puissent avoir accès aux marchés de l'UE, ou ailleurs.
Les études à l'étranger D'ailleurs, les étudiants tunisiens à l'étranger servent déjà d'échantillon sur la formation de base assurée par les institutions scolaires tunisiennes. De plus, six étudiants tunisiens ont été retenus durant le dernier concours d'entrée à l'Ecole Polytechnique de Paris. Ce nombre représente 20% des étudiants étrangers admis dans cette école. Ces étudiants, et des centaines d'autres, font le bonheur des universités étrangères et représentent des hauts cadres en puissance des grandes firmes étrangères. La majorité d'entre eux vont obtenir des bourses d'étudiants chercheurs et les résultats de leurs recherches risquent de contribuer à l'élargissement du fossé entre les pays du Sud et du Nord. Pour endiguer ce risque, Il faudrait que les connexions Nord-Sud ne se limitent pas à servir les besoins du Nord. La coopération doit servir aussi à développer les pays du Sud. Car il ne s'agit pas, uniquement, de la problématique de l'emploi des cadres. Seul, le développement économique pourrait éradiquer tous les sujets à caution.