Comme à l'accoutumée le Conseil de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) a tenu avant-hier sa réunion mensuelle traitant de la conjoncture internationale, de l'état d'évolution de l'économie nationale ainsi que les perspectives à moyen et long terme de la rétrospective économique. Un contrôle continu du marché monétaire et une exploitation optimisée des capacités disponibles s'avèrent indispensables face à une conjoncture internationale instable. L'environnement international continue d'être caractérisé depuis le début de l'année en cours, par la montée des craintes concernant les perspectives de la croissance mondiale dans un contexte de nette décélération de l'activité économique aux Etats-Unis et dans les autres pays industrialisés, conjuguée à la persistance de la volatilité des marchés des changes et financiers et l'aggravation des tensions inflationnistes. Ces évolutions ont amené la plupart des analystes à réviser à la baisse leurs estimations de la croissance mondiale pour l'année 2008. A cet égard, le Fonds monétaire international a revu ses prévisions de 4,8 % à 4,1 %. Cette baisse concernera aussi bien les pays développés que les pays émergents. Les marchés financiers mondiaux ont également été marqués par la contraction des liquidités et la hausse des marges de financement, surtout pour les pays émergents. Sur le plan national, les données disponibles montrent une poursuite de la progression des exportations de biens et services. Cependant, la conjoncture mondiale instable et la persistance de la hausse des prix des hydrocarbures et des autres produits de base recèlent des tensions qui nécessitent la poursuite des efforts pour y faire face afin de préserver les équilibres en maintenant le déficit budgétaire et celui de la balance des paiements courants et le taux d'inflation à des niveaux acceptables. A cet effet, il s'avère indispensable d'œuvrer à optimiser l'exploitation des capacités disponibles, notamment dans le tourisme, l'industrie et les services, à maîtriser les coûts, à améliorer la productivité et à intensifier les flux des investissements extérieurs. Au niveau monétaire, la masse monétaire a connu une quasi-stabilité, au cours de janvier 2008, et le taux d'intérêt moyen du marché monétaire s'est élevé à 5,27 %. Pour ce qui est de l'inflation, l'indice général des prix à la consommation familiale s'est accru de 0,4 % entre décembre 2007 et janvier 2008, sous l'effet des tensions inflationnistes mondiales. Encore faut-il rappeler que la Banque Centrale a déjà pris les mesures monétaires appropriées pour réguler la liquidité bancaire, en particulier le relèvement du taux de la réserve obligatoire à 5 %. A la lumière de ces évolutions, le Conseil d'Administration a mis l'accent sur la nécessité d'assurer un suivi continu de la conjoncture internationale et de ses éventuelles répercussions sur l'évolution de l'économie nationale et des équilibres globaux, et décide de maintenir inchangé le taux d'intérêt directeur de la Banque Centrale.