* Manifestation contre les violences à Basra Le Temps-Agences - Responsables turcs et irakiens ont affirmé hier à Ankara leur volonté de développer leurs relations économiques pour tourner la page des tensions suscitées le mois dernier par une opération militaire turque contre les rebelles kurdes dans le nord de l'Irak. "Notre principal objectif avec cette visite est d'avoir une relation stratégique durable avec la Turquie sur tous les plans: économique, commercial, pétrolier, politique, culturel...", a déclaré le président irakien Jalal Talabani au deuxième et dernier jour d'une visite à Ankara. Devant un parterre d'homme d'affaires, M. Talabani, qui faisait sa première visite en Turquie en qualité de chef d'Etat, a appelé les entrepreneurs turcs à investir massivement en Irak. "Je peux vous assurer que vous bénéficierez de toutes sortes d'aides en Irak, aussi bien au Kurdistan irakien que dans le Sud, à Bagdad", a-t-il affirmé, indiquant que son ministre des Finances "disposait de plus de 25 milliards de dollars pour des investissements et des projets stratégiques". "Nous sommes anxieux d'avoir nos amis turcs en Irak pour plusieurs raisons d'intérêt mutuel. Je pense que vous comprenez que le peuple irakien considère le peuple turc comme un peuple et un pays frères", a-t-il ajouté. Les déclarations de M. Talabani surviennent alors que l'armée turque a mené le mois dernier une offensive militaire d'une semaine contre les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), retranchés dans le nord de l'Irak -opération condamnée par Bagdad comme une atteinte à sa souveraineté. Au cours d'un déjeuner donné en son honneur par le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, M. Talabani a proposé de créer une institution chargée de favoriser le développement des relations bilatérales. "Créons un conseil politique à un haut niveau pour soutenir et contrôler le développement des relations", a-t-il suggéré, tout en encourageant Ankara à agir en concertation avec Bagdad pour lutter contre la "calamité" du terrorisme, a rapporté l'agence de presse Anatolie. Assurant que "la Turquie a toujours agi envers l'Irak avec des sentiments amicaux et fraternels", M. Erdogan a pour sa part appelé à "ouvrir un nouveau chapitre". "Je pense que nous sommes en mesure aujourd'hui de manifester la volonté politique nécessaire pour ouvrir un nouveau chapitre dans les relations turco-irakiennes", a affirmé M. Erdogan, cité par Anatolie, se déclarant convaincu du haut degré de complémentarité des économies des deux pays.
Manifestation contre les violences à Basra Le Temps-Agences - Des milliers de personnes ont manifesté hier dans les rues de Basra, dans le sud de l'Irak, protestant contre des conditions de sécurité détériorées depuis le transfert de l'autorité dans le secteur aux forces irakiennes en décembre dernier. Par ailleurs, dans la province de Diyala au Nord-est de Bagdad, deux attentats à la bombe ont fait six morts hier, selon la police. La veille, un soldat américain a été tué lors d'opérations dans la même province, a de son côté fait savoir l'armée US. A Basra, jusqu'à 5.000 personnes se sont rassemblées dans les rues pour se plaindre des violences dans la ville, où plusieurs groupes chiites se disputent le pouvoir. Selon de nombreux habitants, les meurtres, les enlèvements et autres crimes sont en hausse depuis le transfert de l'autorité des troupes britanniques aux forces irakiennes à la fin de l'année dernière. Les manifestants se sont rendus devant le siège de la police de Basra, exigeant la démission de son chef, le général Abdul-Jalil Khalaf et du commandant des opérations conjointes armée-police, le général Mohan Al-Fireji. Des dizaines de femmes ont notamment été assassinées l'année dernière à Basra par des islamistes, en raison de la tenue qu'elles portaient. Hier également, dans la province de Diyala, deux bombes placées en bord de route ont explosé à Wajihiyah, à environ 25 kilomètres à l'Est de la capitale provinciale, Baqouba. Dans la première attaque, une femme est ses deux enfants sont morts, alors que la deuxième a tué trois hommes, selon un responsable qui se prononçait sous le couvert de l'anonymat. Dans la même région, un soldat américain a été tué lors d'opérations, qui ont également blessé un autre GI, qui a été hospitalisé, selon un communiqué de l'armée diffusé hier. En outre, une fosse commune qui pourrait contenir une centaine de corps a été découverte par les forces de sécurité irakiennes dans la province de Diyala, au nord de Bagdad, a annoncé l'armée américaine hier. Des investigations étaient en cours mais selon les militaires les restes mis au jour semblent avoir séjourné longtemps dans la fosse. On ignore qui a tué ces personnes.