Le Temps-Agences - Le vice-président américain Dick Cheney a entamé hier une tournée au Moyen Orient lors de laquelle il évoquera la hausse du prix du pétrole, plaidera pour les négociations israélo-palestiniennes et cherchera des appuis en Irak, cinq ans après l'invasion du pays. Cheney, qui dispose de liens étroits avec plusieurs dirigeants de la région, doit se rendre à Oman, en Arabie Saoudite, à Jérusalem, dans les territoires palestiniens et en Turquie lors de son déplacement de neuf jours. "Nos efforts en cours en Irak et en Afghanistan seront évidemment évoqués", a indiqué John Hannah, conseiller de Cheney pour la sécurité nationale. "La paix au Proche Orient, l'Iran, la situation de la Syrie et du Liban, les violences à Gaza, l'énergie, la liste est longue et le programme, chargé." Le vice-président américain va tenter de relancer le processus de paix entre Israéliens et Palestiniens, après les visites successives du président George W. Bush en janvier et de la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice ce mois-ci, et surtout après le regain de violences à Gaza et en Israël. En Arabie saoudite, Cheney doit évoquer les questions énergétiques avec le roi Abdallah, alors que l'économie américaine souffre du prix record atteint par le baril de pétrole. Il ne devrait cependant pas réitérer l'appel formulé par Bush auprès de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, qu'il avait invités à augmenter leur production. "Je ne pense pas qu'il cherche autre chose qu'une discussion franche et complète sur la situation actuelle des marchés énergétiques mondiaux", a indiqué un haut responsable du gouvernement. Washington souhaite également voir l'Arabie saoudite, l'Egypte et ses autres alliés arabes établir une présence diplomatique en Irak en ouvrant des ambassades à Bagdad. "Les Etats-Unis peuvent faire beaucoup pour l'Irak, mais nous ne pouvons pas ancrer le pays dans le monde arabe ni procurer au nouveau projet irakien la légitimité qu'une pleine intégration auprès de ses voisins lui apporterait", a ajouté le responsable, sous couvert de l'anonymat. Toutefois, selon des analystes, il est peu probable que Cheney puisse obtenir de grandes avancées dans ce domaine. "Je ne pense pas qu'il puisse obtenir quoi que ce soit de significatif, puisqu'il n'a rien à offrir", a déclaré Steven Simon, spécialiste du Proche Orient au Conseil des relations internationales (CFR). "Il représente un président affaibli, une économie enlisée et une situation dans laquelle les Etats-Unis, malgré tous leurs efforts en Irak, n'ont aucun levier sur le gouvernement de Bagdad", a-t-il ajouté. Cheney doit également affirmer lors de son voyage que les Etats-Unis restent préoccupés par le programme nucléaire de l'Iran et souhaitent voir contenue son influence régionale.